Incursion des forces rwandaises : le député Claudel Lubaya appelle le gouvernement congolais à cesser de jouer le rôle « d'agent de relations publiques du Rwanda »

Tshisekedi avec les membres du gouvernement Sama Lukonde/Ph. droits tiers

A son tour, le député national Claudel Lubaya s’est exprimé ce mercredi 22 octobre sur l’invasion, lundi 18 octobre, des militaires de Rwanda defence forces (RDF) sur le territoire congolais dans le groupement de Buhumba (territoire de Nyiragongo)  au Nord-Kivu.

Alors que le gouvernement a parlé d’un “incident mineur”, l’élu de la ville de Kananga (Kasaï Central), insiste qu'il s'agit d'une agression. 

« Présentes sur le théâtre des opérations, les FARDC ont confirmé, via le Lieutenant-Colonel Ndjike Kaiko Guillaume, porte-parole de l’Opération Sukola 2, l’occupation et le pillage de six (6) villages en plein état de siège par des soldats de Rwanda Defence Forces en expédition sur notre sol. Il ne s’agit donc pas d’une incursion mais plutôt d’une agression armée qui est venue sonner le glas d’une diplomatie de capitulation qu’aucune théorie ni doctrine de relations internationales ne saurait justifier. Les multiples sorties médiatiques de l’ambassadeur rwandais en RDC sonnent comme des invectives qu’aucun gouvernement ne saurait tolérer », a dit Claudel Lubaya.

Cet élu appelle le gouvernement à renoncer à “l’attitude d’agent des relations publiques du Rwanda”.

« Au-delà de l’embellie tant vantée entre nos deux pays, le gouvernement congolais devra renoncer à son rôle d’agent de relations publiques du Rwanda auprès de l’opinion nationale et internationale, au prétexte d’une soft diplomatie qui, au fil du temps, a fini par démontrer ses limites ».

A vouloir trop forcer les liens avec le pouvoir de Kigali, note M. Lubaya,  la RDC a du mal à assumer sa propre histoire de ces deux dernières décennies, pourtant émaillée d’atrocités commises par l’armée rwandaise sur le sol congolais.

Pour Lubaya, le silence des autorités autour de l’insécurité dans la partie Est du pays doit être rompu afin que la vérité triomphe en vue d’une paix juste. Et le point de départ, c’est l’application du rapport Mapping.

« Autant Nuremberg a servi de fondement pour la paix entre l’Allemagne et les différents protagonistes de la seconde guerre mondiale, autant le rapport Mapping devra servir de point de départ à une vraie réconciliation entre l’Ouganda, le Rwanda et la RDC. Car l’impunité comme le déni de la réalité ne favorisent que la violence dans l’insolence et l’indifférence de ceux qui les commettent sans crainte d’être punis un jour pour leur barbarie ».

Le gouvernement congolais, par le truchement de son porte-parole, a officiellement réagi après cet incident. Il qualifie cet acte « d’incident mineur » et appelle à ne pas « trouver de prétexte derrière ». Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a aussi indiqué que le dossier a été géré diplomatiquement et il est clos. Cet incident « mineur » a provoqué le déplacement des habitants de la contrée vers Kibumba, Goma, Rugari, empêchant les écoles de fonctionner sur tout le territoire de Nyiragongo. Aujourd'hui, la situation est revenue à la normale.

Japhet Toko