RDC : une organisation lance une pétition en faveur de la désignation d’une femme à la tête de la CENI

Photo/ Droits tiers
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« Pas de Femmes, Pas de CENI », c’est le slogan d’une pétition lancée en début de semaine par les femmes membres d’Agora Asbl, une organisation œuvrant notamment dans le secteur de la santé et de l’éducation. L’objectif est de récolter 100.000 signatures mais aussi plaider auprès des parties prenantes pour qu’une femme soit nommée au poste de présidente de cette institution, face au blocage actuel concernant la désignation de ses animateurs.  

  « C’est d’abord l’absence des candidatures féminines au niveau préliminaire dans les listes que les confessions religieuses ont proposé. Nous n’avons pas entendu parler d'une seule candidature féminine. Cela nous a interpellé, pourquoi est-ce que dans le processus de candidature, il n’y a pas eu égalité dans l’appel à candidature ou dans le processus de sélection ? Elles (les confessions ndlr) auraient pu proposer chacune deux noms d’individus dont une femme. Toutes les candidatures étaient-elles masculines ? », explique au Desk Femme, Chantal Faida, membre de cette structure.  

Faustin Mpako, Coordonnateur précise à son tour que tout est parti d’un atelier de réflexion dénommé ‘’les Femmes Etranges’’ tenu en mars dernier. Il s’agissait de celles qui ont joué un rôle important dans l’histoire de la RDC. Kimpa Vita, Sophie Kanza, Mama Mobutu, et quelques autres femmes ont fait l’objet de cet atelier avec un focus sur le rôle j qu'elles ont joué dans l’histoire de la RDC. 

« Face à l’impasse que nous avons constatée à ce jour autour de la désignation du président de la CENI, considérant que tous les processus électoraux en RDC 2006,2011,2018 et leurs bilans respectifs sont les résultats d’une Commission électorale indépendante animée par les hommes, il faudrait aussi faire une nouvelle expérience, placer une femme à la tête de cette institution. Nous avons fait la déclaration et lancé la pétition. Il n’y a pas de militantisme particulier pour la femme, ni une notion de supériorité de la femme par rapport à l’homme mais simplement le fait que la femme en tant qu’humain peut aussi jouer ce rôle important au sein de la société », fait-il savoir. 

« Cela donne l’impression que ce poste est uniquement réservé aux hommes. Par rapport au blocage actuel, nous nous sommes dits que ce serait une opportunité de parler de cette question ouvertement et proposer cette voie de sortie », a ajouté Chantal Faida.   

Par ailleurs, l’organisation se réfère à la Constitution, aux conventions internationales ratifiées par la RDC relatives aux droits de la femme, notamment les dispositions des articles 2, 3 et 7 de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, aux dispositions de la loi électorale, aux dispositions de la loi organique de la CENI ainsi qu’au contenu du cadre régissant les confessions religieuses.

Prisca Lokale