RDC-enquête Covid-19 : « au-delà de cette arrestation, il faut une reforme du secteur de la santé », Brigitte Batapoa

Eteni Longodo (ex ministre de la santé)
Eteni Longodo (ex ministre de la santé)

L’ancien ministre de la santé, Eteni Longondo est détenu depuis vendredi 27 aout à la prison centrale de Makala. En attendant l’ouverture du procès, la société civile exprime ses attentes. Brigitte Batapoa, membre du Collectif des femmes pour le développement intégral et la Consolidation de la paix (COFEDIP) et de la Coordination urbaine de la Société civile de Beni (Nord-Kivu) suggère d’élargir le contrôle à tout le système sanitaire. 

« Sur  le terrain, nous remarquons qu’il y a énormément d’insuffisance dans la sensibilisation contre la Covid-19 et même dans le suivi des cas confirmés de coronavirus. Dans les hôpitaux, il n’y a pas assez de matériel,» déplore l’activiste. 

Mme Batapoa suggère à ce que la lumière soit faite sur la gestion des fonds alloués à la riposte et que les fonds restants soient orientés vers les structures sanitaires.

« Au-delà de cette arrestation du ministre, il faudrait songer à relever tous les défis du secteur de la santé en RDC, il faut une réforme. Que les actions de suivi ne soient pas concentrées uniquement sur le ministère, il faut un contrôle régulier des fonds au niveau régional, au niveau des zones de santé, pour savoir comment s’effectue la gestion des fonds perçus. »

Au-delà de cet aspect relatif à la gestion de la Covid-19, elle évoque également la problématique des décès enregistrés dans la ville de Beni.  

« Actuellement, nous observons la hausse des cas de décès au sein des communautés dans la zone de santé de Beni. Les causes de ces décès ne sont pas encore connues parce que les dispositions ne sont pas prises pour étudier chaque corps et pouvoir les identifier. Ce n’était pourtant pas la même attitude lors de l’épidémie d’Ebola. Ces corps non examinés représentent en même temps un danger pour la population et particulièrement les membres des familles des personnes décédées », a fait savoir Brigitte Batapoa.

Prisca Lokale