Des cas de violences basées sur le genre sont rapportés depuis un certain temps dans les sites des sinistrés du volcan Nyiragongo cantonnés à Munigi dans le territoire de Nyiragongo et à Kamuronza dans le territoire de Masisi (Nord-Kivu). Le forum des femmes leaders du Nord-Kivu qui alerte ce mercredi 25 août 2021 à Goma, au cours d’un café de presse, affirme que des sources sûres rapportent la distribution des jetons pour bénéficier de l'assistance humanitaire moyennant les relations intimes.
« Au sein du forum, nous avons plusieurs commissions. Celle chargée de constater les problèmes est descendue au site de Kanyaruchinya (Ndlr : dans l'enceinte de l'EP Kayembe). Il a été contacté des cas de jetons sexuellement transmissibles. La pression de l’accès à l'aide humanitaire fait que certains acteurs dans ce camp demandent des faveurs sexuelles contre l’octroie des jetons pour l'octroie de l'aide humanitaire. Les victimes sont sous pression parce qu’elles ont besoin de manger, le besoin d'avoir des biens sociaux de base. C'est un problème qui n'est pas dénoncé puisque la personne qui dénonce perd automatiquement ses avantages. Dès que la documentation des cas est terminée, un plaidoyer sera adressé aux autorités détentrices des décisions », a dit Prosper Hamuli Birali, modérateur du café de presse de ce mercredi et membre du forum des femmes leaders du Nord-Kivu.
Les femmes leaders du Nord-Kivu appellent à l'intervention urgente des autorités en attendant les conclusions de leurs enquêtes qui seront rendues publiques incessamment.
« Nous sommes descendus dans le camp de Kanyaruchinya et celui de Kamuronza. Nous avons observé qu'il y a des familles qui sont dans les vivres et non vivres. L’accès aux médicaments c’est tout un problème. Nous sommes en train de condamner avec la toute dernière énergie tout ce qui se passe. Dans les échos que nous avons eu du camp de Kanyaruchinya par rapport au cas des violences, des jetons sexuellement transmissibles. Et même des jetons qui sont donnés par les responsables des sinistrés aux membres de leurs familles et même à leurs concubines, au détriment de vrais sinistrés. Ce sont des choses que nous allons suivre de près avec les mécanismes qui sont en place pour dénoncer les cas de VBG. Au finish, les victimes ont du mal à dénoncer certaines choses afin de permettre aux vrais sinistrés d'avoir accès à différents avantages sans pour autant être victimes des violences basées sur le genre », a pour sa part dénoncé Florence Mwenge, mobilisatrice des fonds du forum des femmes leaders du Nord-Kivu.
Plusieurs centaines des victimes de l’éruption du volcan Nyiragongo du 22 mai 2021, dont des maisons ont été ravagées par les laves restent cantonnés au site de l'EP Kayembe dans le territoire de Nyiragongo, en attendant leur installation dans des abris déjà aménagés par le gouvernement à Kibati. D’autres dizaines étaient restées à Kamuronza dans le territoire de Masisi, où ils vivent dans la précarité, également en attente de leur installation dans des abris aménagés par le gouvernement, à travers le génie militaire des FARDC, à Kibati.
L’éruption du samedi 22 mai 2021 a fait au moins 31 morts. Certains habitants sont morts par asphyxie en voulant traverser la lave qui a coupé la route nationale numéro 2 à Kilima Nyoka dans le territoire de Nyiragongo, d’autres par accident de circulation sur leur chemin de fuite.
Jonathan Kombi, à Goma