RDC : manifestation des étudiants après la mort de leur camarade tué par un policier

Manifestation des étudiants de l'UNIKIN pour dénoncer le meurtre de leur collègue/Ph. ACTUALITE.CD

Des troubles ont éclaté lundi au campus de l'Université de Kinshasa où la police a réprimé une manifestation d'étudiants qui protestaient contre la mort samedi d'un de leurs camarades tué par un policier, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Cet étudiant, Honoré Shama, a été tué par un policier qui lui reprochait de ne pas porter de masque pendant l'enregistrement d'une vidéo dans la capitale de la République démocratique du Congo (RDC).

"Huit étudiants ont été interpellés et nous réclamons leur libération sans condition" et d'autres sont "blessés", a déclaré à l'AFP Philippe Kasongo, un étudiant de la faculté de Lettres.

Rameaux ou branches d'arbres à la main, les étudiants ont tenté à plusieurs reprises en vain de sortir de l'enceinte de leur campus, mais en ont été empêchés par la police anti-émeute.

"Nous protestons contre l'assassinat de notre camarade tué samedi par un policier alors qu'il réalisait un travail pratique. C'était une marche pacifique mais les policiers sont venus réprimer", a expliqué de son côté à l'AFP Daniel, étudiant à la faculté de Droit. 

Le port du masque est obligatoire sous peine d'une amende de 10.000 francs congolais (5 dollars) en RDC, confrontée à une troisième vague de Covid-19, mais les policiers sont régulièrement accusés de tracasseries. Le pays a enregistré 48.503 cas, avec 1.023 décès depuis mars 2020.

"Ça fait très mal de voir qu'un étudiant se fait tuer de cette façon par un agent de l'ordre. Je suis encore très choquée de voir la police venir réprimer notre marche. N'avons-nous pas le droit de dénoncer l'assassinat de notre ami?" s'est indignée Olga Kinaki, étudiante en Lettres.

Plusieurs dizaines de policiers anti-émeute et d'autres armés étaient déployés sur le tronçon de route qui conduit au site universitaire où tous les entrées étaient bloquées.

Dans le quartier voisin du campus, d'autres étudiants formaient des nouveaux groupes et tentaient de poursuivre la marche, entonnant des chansons hostiles à la police et ordonnant à tous ceux qu'ils croisaient d'ôter leurs masques.

"Ils (les policiers) nous tuent à cause du cache-nez, nous n'allons plus le porter", a dit à l'AFP un étudiant en droit ayant requis l'anonymat.  

"On ne veut voir personne porter les cache-nez", "Enlevez votre cache-nez", ordonnait-il, tandis que ses camarades arrachaient les masques aux passants qui résistaient.

ACTUALITE.CD avec AFP