État de siège : le député Ayobangira Safari plaide pour le lancement des opérations militaires

Ph. ACTUALITE.CD

Le député national Ayobangira Safari élu du territoire de Masisi dans le Nord Kivu a invité le gouvernement à plus de sériosité dans la manière de gérer la question liée à l'état de siège en vigueur dans les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu. Il a fait savoir que sur terrain il n'y a pas d'avancées significatives.

Dans son intervention lors du débat général sur le projet de loi portant prorogation de l'état pour la quatrième fois consécutive, Ayobangira Safari a insisté sur le lancement des opérations militaires. À l'en croire, des redditions constatées sur terrain ne sont pas les fruits d'une pression militaire mais plutôt suite aux appels lancés aux miliciens.

"Je pense que si nous voulons donner la seriosite dans ce travail avant toute prolongation une évaluation devrait être faite d'une manière systématique parce que avec l'état de siège, nous privons nos compatriotes de l'Est de leurs droits civiques et cette privation ne doit pas se faire dans une sorte de légèreté. Les avancées, nous les voyons seulement dans le texte (projet de loi portant prorogation de l'état de siège) monsieur le Président. Les avancées, je reviens du terrain, les avancées nous les comptons dans le sens négatif monsieur le Président, que ça soit à Masisi d'où je reviens les avancées ne sont pas là. Nous soutenons l'état de siège, nous avons demandé l'état de siège Messieurs et Dames du gouvernement, ne nous faites pas échouer dans cet état de siège, nous voulons la réussite, nous l'avons soutenu parce que nous connaissons la souffrance de nos populations mais l'état de siège que nous voyons aujourd'hui c'est comme si ce n'est pas encore venu. l'état de siège que nous attendions, nous ne le voyons pas, les opérations militaires, il n'y en a pas, à Masisi, il n'y a aucune opération qui se fait, les rendus qui se remettent encore aujourd'hui ce sont des rendus qui se remettent suite aux appels pas suite aux pressions militaires et encore quelle avancée ? Lorsque nous devons compter plus de 4.000 qui regagnent la brousse et seulement 100 qui reviennent, peut-on appeler ça une avancée ?", a-t-il affirmé.

Pour cet élu qui rappelle la nécessité de faire l'évaluation de l'état de siège depuis son entrée en vigueur, il ne faut pas croire à des bonnes paroles du gouvernement central. Il dit avoir besoin de voir les actions sur terrain pour mettre fin à cette tragédie qui a longtemps duré.

"Nous allons prolonger par la bonne foi, parce que nous avons le soucis, nous avons réellement besoin de voir les choses changer, nous avons besoin de voir la tragédie qui se passe à Beni, en Ituri, à Masisi et ailleurs prendre fin mais nous ne pouvons pas seulement compter sur des bonnes paroles, nous avons besoin de voir les actions sur terrain pour mettre fin à cette tragédie. Comment allons nous faire l'évaluation lorsqu'il n'y a pas des mesures d'application, c'est ça le manque de sériosité observé dans la gestion même de cet état de siège. Notre devoir ne se limite pas à renouveler, notre devoir est d'évaluer aussi pour voir si réellement cette pilule amère que nous voulons faire avaler à la population est adaptée à cette maladie. Nous sommes là comme des docteurs, nous avons besoin des mesures appropriées pour mettre fin à cette tragédie, sans évaluation bien qu'étant membre de l'Union sacrée, ça sera ma dernière prolongation", a prévenu l'élu de Masisi.

Contexte

L'Assemblée nationale a adopté en plénière, ce vendredi 16 juillet, en première lecture, la prorogation de l'état de siège dans les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu. Sur les 339 députés qui ont pris part au vote, 337 ont voté "pour" et 2 se sont abstenus.

Cette prorogation est la quatrième  consécutive depuis la proclamation de l'état de siège par le Président de la République en date du 3 mai dernier. Cette prorogation prend cours le 20 juillet prochain.

Ce texte a été présenté et défendu par la ministre d'État, ministre de la justice, Rose Mutombo. Elle s'est faite accompagnée du ministre de la défense, de celle en relation avec le parlement et du vice-ministre de la justice.

Clément MUAMBA