Plus d’un mois après la confirmation de la troisième vague de Covid-19 en RDC, la ville de Kinshasa reste en tête avec plus de 31.000 cas selon les dernières statistiques de l’équipe de riposte. Face à la progression du variant Delta, les familles kinoises mettent en place diverses méthodes pour se protéger.
« Depuis la première vague, j’avais acheté un dispositif de lavage des mains que j’ai placé dans ma cuisine. Nous l’utilisons quotidiennement. Et quand je reçois des visiteurs, je place ce dispositif à l’entrée pour leur permettre de se laver les mains également. Pour nettoyer ma maison, j’utilise une gamme de détergents liquides, » dit Jeanine Betsumba, mère de deux enfants, habitante de Kitega à Lingwala.
S’agissant des sorties, elle ajoute, « Nous apprenons que cette vague est plus dangereuse. Mon fils, qui est actuellement en troisième maternelle porte toujours un masque avant d’aller aux cours. J’ai acheté un paquet de masques adaptés à son âge. C’est ce qu’il utilise tous les matins. J’ai aussi un désinfectant que je place dans mon sac quand je dois faire des courses.»
Inhalation, Confo et alimentation saine
Angèle Mapendo, mère des 6 enfants et habitante de Movenda à Ngiri-Ngiri, utilise une méthode apprise de ses parents pour éviter de contracter la maladie. Elle associe quelques plantes naturelles, les fait bouillir dans une marmite et propose à chaque membre de sa famille de se couvrir et inhaler toute la vapeur qui s’y dégage.
« Je mets des écorces de manguier, des feuilles de citron, de la citronnelle et des extraits de menthe. Ce mélange permet de soulager la fièvre, la grippe et toutes maladies saisonnières. C’est une astuce que j’ai héritée de mes parents et je crois qu’elle peut prévenir et même guérir de la Covid-19. » a-t-elle expliqué.
« Tous les matins au réveil, je mets quelques gouttes de jus de citron dans de l’eau chaude et je bois. Au moment d’aller prendre ma douche, je mets également quelques gouttes de Confo. Avant de sortir, je
m’assure d’avoir mon masque » dit Sakina Chantal, sur la même rue.
Confo est une huile faite à base des plantes naturelles, notamment de la menthe. La petite bouteille de 3 ml est passée de 300 francs congolais à 1000 francs à Kinshasa. Et d’ajouter, « mes enfants vivent actuellement à Kisangani. Je leur recommande les mêmes habitudes pour la santé et le bien-être. Cette maladie a ravagé le monde. Je ne voudrais pas enregistrer des victimes parmi les miens ».
Dans une parcelle voisine à celle de Sakina, Estelle Nyangi a opté pour une alimentation essentiellement constituée des légumes et des fruits.
« Je sais qu’il faut se laver les mains fréquemment, qu’il faut porter les masques et respecter d’autres mesures barrières. Mais, je pense que cela ne suffit pas. Nous avons adapté notre régime alimentaire à la pandémie. Quand je dois faire mes achats au marché, je privilégie les légumes et quelques fruits pour renforcer le système immunitaire,» confie-t-elle.
« Nous avons des responsabilités face à cette pandémie, le gouvernement aussi »
Dans la commune de Makala, Huguette Kanjinga parle également de ses dispositions. « Nous donnons aux enfants des masques avant d’aller à l’école. Nous portons également des masques. Mais plusieurs autres mécanismes devraient accompagner ces mesures d’hygiène », dit-elle tout en revenant sur la part de responsabilité des autorités congolaises dans la lutte contre la maladie.
« Nous ne pouvons pas uniquement compter sur les bulletins de Covid-19 et toutes les informations que nous
proposent les médias pour lutter contre cette pandémie. La maladie fait des morts dans le pays mais jusqu’à présent, il se pose encore des questions au sujet de la communication et de la gestion de la maladie. Dans nos rues, les dispositifs de lavage des mains ont disparu, il n’y a plus de dons des gels hydroalcooliques et des masques. Il est vrai que nous devons nous protéger et protéger nos familles, nous avons des responsabilités et le gouvernement en a aussi » a-t-elle expliqué.
Pour rappel, la troisième vague de Covid-19 a été annoncé le 03 juin par le ministre de la santé publique, Jean-Jacques Mbungani quelques heures après que l’Organisation Mondiale de la Santé ait indiqué l’augmentation exponentielle des cas de la maladie en RDC.
Prisca Lokale