RDC- Volcan : des leaders politiques et sociaux du Nord et Sud-Kivu reçus par le VPM de l’intérieur suggèrent la mise en place d'une commission mixte pour un suivi concerté de la catastrophe

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Des leaders politiques, de la société civile et chefs coutumiers du Nord-Kivu et Sud-Kivu regroupés au sein de la « Synergie Urgence Goma » ont échangé vendredi avec le Vice-premier ministre, ministre de l’intérieur Daniel Aselo Okito sur la situation découlant de l'éruption du volcan il y a une semaine dans le territoire de Nyiragongo et Goma.

D'après le porte-parole du groupe, le député national Juvénal Munubo, ils ont proposé quelques pistes de solution en tant qu'acteurs, et veulent également participer à la solution. Ils ont suggéré la mise en place d'une commission mixte chargée de suivre la situation de près.

« Nous sommes venus voir le VPM, ministre de l'intérieur sécurité pour savoir ce que fait le gouvernement mais aussi pour proposer quelques pistes de solutions en tant qu'acteurs nous ne voulons pas croiser les bras, nous voulons participer à la solution. Il y a d'abord la question de la relocalisation de la population, des sites d'accueil, nous avons estimé avec lui que Sake n'offrait pas toutes les garanties parce que c'est sur la plaine, on ne sait pas les conséquences éventuelles de cette éruption, les suites éventuelles et que ça serait mieux d'aller un peu plus loin de réorienter la population un peu plus loin. A Bukavu, il faut nécessairement des conditions d'accueil parce qu’il y a beaucoup de nos concitoyens, beaucoup de Gomatraciens qui se sont dirigés vers là et donc il faut des sites d'hébergement, il faut le système d'eau, il se poserait aussi un problème d'eau, il faut prévenir les maladies d'origine hydrique, il faut tenir compte de l'épidémie de covid-19 déjà qui existe et éviter à ce que cette situation de l'éruption volcanique aggrave déjà la contamination à la covid-19 », a dit l’élu de Walikale.

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Le groupe a évoqué aussi le problème de sécurité dans la région en cette période de catastrophe.

« Il y a des questions de sécurité, vous savez que c'est une zone en proie aux groupes armés et il faudrait que les sites soient sécurisés au moyen de l'action des FARDC et de la police nationale. Nous avons pensé que toutes ces actions, il faut un plan de contingence détaillé et qu'il faut un comité mixte de suivi qui associerait non seulement le gouvernement mais également la société civile, le parlement, les leaders communautaires pour un suivi non seulement synergique mais concerté également », a ajouté Juvénal Munubo.

M. Aselo a promis de canaliser les propositions des acteurs du Nord et Sud-Kivu auprès du Premier ministre. « Nous allons rester en contact avec le gouvernement à travers lui pour voir dans quelle mesure nous pouvons faire le suivi ensemble et participer ensemble à cette réponse humanitaire du gouvernement pour nos populations en détresse », a conclu Munubo.

Au total, 32 personnes sont mortes depuis l’éruption volcanique. Le jeudi 27 mai, les autorités ont ordonné aux habitants des dix quartiers de l'est de Goma, connus sous le nom de "zone rouge", de quitter immédiatement leur domicile, ce qui a provoqué un nouvel exode massif.  Cette zone est considérée comme la partie de la ville la plus menacée en cas de nouvelle éruption.

Beaucoup de ceux qui ont fui Goma ce jeudi se sont déplacés à pied, portant des matelas et des ustensiles de cuisine, tandis que d'autres se sont échappés en voiture ou en moto. Certaines familles ont regagné Goma ce vendredi.

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Clément Muamba