Etat de siège : « Nous voulons les contraindre à se rendre ou nous allons les neutraliser définitivement et nous en avons les moyens » (Général Kasonga)

Général Richard Kasonga et le ministre Patrick Muyaya/Ph ACTUALITE.CD

Félix Tshisekedi a décrété l’« état de siège » dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. L’ordonnance présidentielle fixant les modalités de cette décision a été signée et publiée lundi. Ce mardi, Patrick Muyaya, ministre de la communication et des médias, porte-parole du gouvernement, le général Léon-Richard Kasonga, porte-parole des Forces Armées de de la RDC, et le colonel Pierrot Mwana Mputu, porte-parole de la Police Nationale Congolaise (PNC) ont tenu à Kinshasa une conférence de presse conjointe pour expliquer les contours de cet état de siège qui durera 30 jours.

« Nous allons faire notre travail de tous les jours. La différence, c’est que le commandant région gère la province et les troupes qui se trouvent au front », a rappelé le Général Kasonga.

Et d’ajouter:

« Nous sommes au service du peuple et nous sommes dans l’obligation de respecter les droits de l’homme, le droit humanitaire international et les règles d’engagement comme la gestion des rendus (...) Nous voulons les contraindre à se rendre ou à les neutraliser et nous en avons les moyens. Les résultats c’est la paix, c’est la tranquillité ».

L’Etat de siège entrera en vigueur à partir de ce jeudi 6 mai. L’administration civile sera remplacée par l’administration militaire dans les deux provinces concernées. Un gouverneur militaire et un vice-gouverneur policier, dit l’ordonnance présidentielle. 

La situation sécuritaire en Ituri et au Nord-Kivu devient de plus en plus inquiétante. Plusieurs voix dénoncent une situation qui pourrait déstabiliser le pays entier. L’épicentre de l’insécurité reste la région de Beni où l’armée combat les rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF) accusés des massacres à grande échelle des civils depuis plus de six ans. Ces rebelles ont étendu leur violence jusqu’en Ituri où d’autres groupes armés tel CODECO eucument la population. Selon un rapport de la CENCO, pour la seule année 2020, 2000 personnes ont été tuées en Ituri, tandis qu’à Beni depuis 2013, le rapport parle de 6000 personnes tuées. Plus d’1,2 million de congolais ont ainsi été déplacés en 2020 dans les provinces du Nord Kivu et de l’Ituri.  

Clément Muamba