RDC : les violences à Bakuakenge s’expliquent par la non-application des résolutions de la conférence sur la paix dans l’espace Kasaï, selon le député Constantin Mbengele

Photo ACTUALITE.CD.

Le député national Constantin Mbengele, élu du territoire de Mweka dans la province du Kasaï a au cours de la plénière de ce mercredi 7 avril 2021 à l’Assemblée nationale, la situation conflictuelle qui règne à Bakuakenge, localité disputée par les provinces du Kasaï et Kasaï central.

Au moins 13 personnes ont été tuées dans les récentes violences à Bakuakenge. Dans son intervention, cet élu a expliqué cette situation par la non-application des résolutions de la conférence sur la paix dans l’espace Kasai.

« Il existe un conflit frontalier entre Bakuakenge le village des Bakuba et les villages voisins du territoire de Demba. En vue de mettre un terme à ces différends, une conférence sous le haut patronage du Chef de l'État Félix Tshisekedi a été organisée à Kananga du 9 au 11 octobre 2020. A l'issue de cette conférence, plusieurs résolutions ont été retenues afin de faire régner la paix dans la convivialité entre frères et sœurs. Il sied de signaler ici que grâce aux experts de l'Institut Géographique du Congo seul organe technique de notre pays, il a été confirmé que Bakuakenge se situe entièrement dans le territoire de Mweka, il est curieux de constater qu'à ce jour, aucune résolution du forum de Kananga n'a été exécutée par le pouvoir public causant ainsi ce que nous déplorons aujourd'hui », a dit Constantin Mbengele.

En termes de bilan, l’élu de Mweka parle de plus de 30 personnes tuées et des dégâts matériels énormes.

« Des personnes non autrement identifiées ont envahi nos électeurs de Bakuakenge dans la nuit du 28 au 29 mars 2021. Ces assaillants venus du territoire de Demba précisément de la localité Bena Milonda ont attaqué à coup de machettes et fusils notre paisible population causant des pertes énormes en vies humaines et des dégâts matériels innombrables. Des sources dignes de foi, les informations qui nous ont été relayées, les tueries à l'arme blanche et aux armes à feu de fabrication locale ont été enregistrées, plus de 30 morts bien identifiés, certains ont été brûlés vifs, des enfants et des femmes ont payé le prix de cette barbarie. Plusieurs personnes sont portées disparues, plus de 100 cases et maisons ont été incendiées, des enfants abandonnés à leurs propres sorts, les infrastructures scolaires et hospitalières ont été pillées, détruites, brûlées. Plus de 25.000 hommes, femmes et enfants sont en déplacement dans les villages voisins et localités où leur prise en charge est quasiment impossible », a déploré Constantin Mbengele.

Au regard de la gravité de la situation, il a proposé une série de recommandations notamment: la mise sur pied d'une commission parlementaire pour permettre à élucider cette question pour mettre fin à ce conflit; l'interpellation sans délai de deux gouverneurs des provinces concernées à savoir du Kasaï et Kasaï central ; la mise en accusation de tous les auteurs directs, concepteurs et destructeurs pour éviter d'autres désagréments ; la prise en charge par le pouvoir public de toutes les victimes des atrocités causées par ces inciviques malgré la présence sur le lieu d'un dispositif militaire pour sécuriser des populations ; l’organisation urgente d'une mission d'assistance humanitaire par le gouvernement central pour aider les victimes.

Berith Yakitenge