Kinshasa : les travaux de construction de l’échangeur de Limete suspendus depuis 1974, une énorme perte pour le trésor public

Echangeur de Limete, Ph. Droits tiers.

L'échangeur de Limete est pour la ville de Kinshasa, ce que la Tour Eiffel est pour Paris. C’est le symbole le plus emblématique de la capitale congolaise et plus largement de la RDC. Malheureusement, ce site qui devrait rapporter des devises aux trésors publics est abandonné à son triste sort.

Auparavant, malgré son état inachevé, la place de l’échangeur de Limete était considérée comme le lieu le plus emblématique de Kinshasa, un repère d’adresses. De nos jours, il reste l’ombre de lui-même.

Le plan d’érection de cette tour avait été conçu par l’architecte Franco-Tunisien, Olivier Cacoub et a coûté des millions de dollars à l’ex-Zaïre. Le président Mobutu, son principal initiateur, pensait ériger un grand lieu de mémoire collective pour le peuple congolais, un lieu de fierté après l’indépendance, comme exprimé clairement dans son discours du 30 juin 1966 à la nation.

Un vœu qui fut concrétisé, un an plus tard, le 24 novembre 1967, avec la pose de la première pierre par l’ex-président Tanzanien, Julius Nyerere, invité par le président Mobutu.

La construction des fondations de cette tour débute en 1969. Et c’est en 1970 que les quatre colonnes ont commencé à monter. En 1974, les travaux avaient été suspendus jusqu’à ces jours. Depuis lors, l'échangeur de Limete n’a jamais été achevé. Il a connu quelques réfections sous le régime du président Joseph Kabila mais il est loin d’être un endroit touristique appréciable.  

Des herbes longent ça et là cet espace. Ces fontaines d’eau sont tombées en panne et sa clôture est empreinte de la rouille du temps.

Enorme perte pour le trésor public

Depuis sa construction, l’Etat congolais ne dispose pas les chiffres exacts des visiteurs de l’échangeur de Limete. Et les prix pour visiter cette immense tour ne sont pas canalisés. Ce qui constitue une énorme perte pour le trésor public qui devrait normalement tirer profit de ce lieu touristique. Kinshasa perd des millions à cause de l’abandon de ce lieu touristique.

En France, par exemple, à l’heure actuelle, ce sont donc plus de 300 millions de visiteurs qui ont foulé de leurs pieds la tour Eiffel. Ce qui signifie que l’hexagone en a tiré énormément profit de ce bijou planté sur Paris en termes de millions d’euros.

En RDC, le ministère du Tourisme doit s’impliquer davantage pour gagner le pari de la finition de l’échangeur de Limete afin de permettre à la RDC de tirer profit de cette tour, symbole emblématique de Kinshasa.

Jordan MAYENIKINI