Kananga : deux militants Lucha grièvement blessés lors d'une manifestation contre l'insécurité

Photo d'illustration/ACTUALITE.CD

Marius Mwabi et Patient Mukendi sont deux des militants du mouvement citoyen Lutte pour le changement (LUCHA) qui ont été grièvement blessés ce vendredi 12 février dans les rues de Kananga lors d'une marche pacifique contre l'insécurité qui sévit au chef-lieu du Kasaï Central.

Selon un militant de Lucha,  la police a blessé ses deux collègues au moyen des baïonnettes.

« Personne n'ignore ce qui se passe actuellement à Kananga. Des hommes armés pillent la population, blessent et violent nos sœurs et nos mamans. Face à l'incurie des autorités, nous avons décidé de manifester et d'exiger le départ du maire de Kananga. Nous avons fait face à une répression barbare qui rappelle les heures du régime de Kabila », témoigne ce militant qui précise que la police a fait usage des baïonnettes pour blesser  ces deux collègues.

L'un de deux blessés,  Patient Mukendi, atteint en  plein front a été admis à l'hôpital Bon Berger de Tshikaji et son état est préoccupant.

« Notre collègue Patient Mukendi saigne beaucoup. Nous craignons pour sa vie », explique-t-il.

La police qui reconnaît avoir empêché la marche car interdite par le maire de Kananga, dit n'avoir pas fait usage des baïonnettes.

« Les autorités de la ville ont interdit cette manifestation et la police a exécuté les instructions des autorités en empêchant sa tenue. Lorsque nous sommes intervenus, les militants de Lucha mêlés aux motards ont commencé à jeter des pierres sur nous. Dans cette confusion  deux d'entre eux ont été blessés  par leurs propres projectiles », explique un responsable de la police.

À l'hôtel de ville de Kananga,  le maire adjoint Édouard Ntumba Buabua qui dit n'être pas sur la ville avec son titulaire, reconnaît que la décision de ne pas manifester avait été notifiée à la Lucha mais elle a passé outre.

Les organisations de défense des droits de l'homme condamnent la répression dont ont été victimes les militants de la Lucha et exigent que les auteurs répondent de leurs actes devant la justice.

Sosthène Kambidi