RDC :  à Kananga, une ONGDH note la « volonté ambiguë » de Tshisekedi à lutter contre l’impunité et la corruption depuis deux ans

Le président de la république, Félix Tshisekedi/Ph Présidence

À l'occasion de deux ans de l'accession Félix Tshisekedi à la magistrature suprême, la société congolaise pour l'État de droit (SCED), une organisation de défense des droits de l'homme active dans l'espace Kasaï dresse un bilan sans complaisance de deux ans de l'exercice du pouvoir du successeur de Joseph Kabila.

La SCED scrute particulièrement deux domaines : la lutte contre l'impunité et la corruption. Cette ONGDH note des annonces non suivies des actes concrets.

« L'investiture du Président Félix Antoine Tshisekedi à la magistrature suprême du pays le 24 janvier 2019 a suscité et continue à susciter beaucoup d’espoirs, surtout en ce qui concerne sa volonté de construire un véritable État de droit en République démocratique du Congo.

Cependant, ces espoirs sont chaque jour confrontés à plusieurs inquiétudes », écrit SCED dans son communiqué signé par son directeur général le bâtonnier Dominique Kambala Nkongolo.

Cette ONGDH étale ses inquiétudes sur les deux domaines :

« S'agissant de la lutte contre l'impunité, la SCED note que le Chef de l’Etat ne s'est jamais empêché, lors de ses adresses à la Nation, d'affirmer et réaffirmer son ferme engagement à lutter contre l'impunité. Au jour le jour, cette volonté se révèle ambiguë dans la mesure où il ne s'observe aucune avancée significative, notamment dans la mise en œuvre des recommandations des rapports mapping et de l’équipe des experts internationaux sur la situation du Kasaï ».

Quant à la lutte contre la corruption, SCED relève ce qui suit :

« Concernant la lutte contre la corruption, la SCED est de plus en plus inquiète lorsqu'elle juge que l'agence chargée de la lutte et la prévention de la corruption créée avec pompe n'a lancé aucune alerte forte et demeure l'ombre d'elle-même ».

Évoquant le fonctionnement de la justice, cette organisation constate qu'en dehors des dernières mises en place, « les conditions de travail des magistrats et du personnel judiciaire souffrent d'une précarité qui ne dit pas son nom, et bien plus, la couverture judiciaire est caractérisée par un déficit criant ».

S'agissant du droit à la desserte en électricité, la SCED observe que « plusieurs contrées du pays, particulièrement celles de l'espace Kasaïen vivent dans une obscurité sempiternelle et que les travaux de construction du grand barrage Katende sont aux arrêts ».

Sur base de ce constat, la SCED exhorte le président de la république à comprendre que le temps risque d'être son meilleur adversaire en 2023 et que rien ne sert de courir, il faut partir à point.

Sosthène Kambidi