Quatre-vingt (80) détenus bénéficiaires de la grâce présidentielle ont été libérés samedi 16 janvier de la prison centrale de Bunia (Ituri). Ce processus a commencé à Kinshasa avec la libération d’une vingtaine de prisonniers dont Eddy Kapend, l’un des condamnés dans l’assassinat de l’ancien Président de la République Laurent-Désiré Kabila.
« Nous avons reçu l'instruction du procureur général. C'est dans ce sens-là qu'on a libéré 80 détenus parmi lesquels 3 femmes. Ce sont des détenus qui étaient poursuivis pour des infractions comme vols simples, vols qualifiés, abus de confiance, escroquerie ainsi que d'autres. Nous n'avons pas libéré ceux qui sont poursuis pour des infractions du sang, notamment assassinat, participation au mouvement insurrectionnel, vols à mains armées, atteinte à la sécurité de l'Etat », a précisé le major Nzozi Camille Mukonyo, directeur de la prison de Bunia.
80 détenus sont soustraits de la principale maison carcérale de Bunia. Certes, « une réduction, mais pas trop significative », note le directeur de la prison. Il appelle les autorités à aller plus loin, en transférant certains détenus dans d’autres prisons du pays. Objectif : permettre le désengorgement de cette maison carcérale, en vue de faciliter la prise en charge, surtout alimentaire, des détenus.
« Actuellement nous sommes restés avec 1522 détenus. C’est encore trop par rapport à la capacité d'accueil de la prison et de prise en charge alimentaire des détenus. Ça joue sur le budget. A chaque fois que l'effectif s’accroît, la quantité des nourritures devient insuffisante, et ces détenus ne mangent plus bien. Aussi, avec le surpeuplement, les détenus dorment mal, parce qu’il n’y a pas assez d’espace pour tout le monde. Avec la grâce présidentielle, le chef de l’Etat a fait son pas. Que le gouvernement cherche d’autres moyens pour désengorger cette prison. Il faut chercher d'autres prisons à travers le pays qui peuvent accueillir certains détenus. Ça peut être une solution », indique-t-il.
En RDC, à chaque fin d’année, le président de la République prend une série de mesures de grâce présidentielle pour l’allégement de peine ou la libération de certains détenus.
Franck Asante, à Bunia