Dans une déclaration publiée le 13 octobre, le coordonnateur humanitaire, David Mclachlan-Karr a réagi aux récentes allégations d’exploitation et d’abus sexuels attribuées aux employés de la riposte à la 10e épidémie d’Ebola dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Il a encouragé le gouvernement congolais à poursuivre les enquêtes et les humanitaires à poursuivre l’offre de leurs services dans le respect de la dignité et intégrité des personnes bénéficiaires.
« Je m'associe aux appels pour des enquêtes indépendantes, conformément à la politique de tolérance zéro du Secrétaire Général des Nations Unies. J’appelle ainsi les autorités congolaises à collaborer étroitement avec l'ONU pour que tout employé reconnu coupable soit puni, qu’il soit congolais ou étranger. A cette fin, le système des Nations Unies est prêt à fournir un appui technique pour renforcer les mécanismes de protection et de signalement, car la peur devrait se trouver dans le camp des agresseurs, pas dans celui des victimes, témoins et lanceurs d'alerte,» dit-il.
David Mclachlan-Karr rappelle cependant le contexte parfois difficile dans lequel travaillent des acteurs humanitaires. « Alors que les enquêtes se poursuivent, j’aimerais rappeler que la grande majorité des acteurs humanitaires portent assistance aux plus démunis en respectant les principes humanitaires et souvent dans des conditions très difficiles. Certains ont même payé leur dévouement de leur vie, tandis que d’autres restent aux mains de leurs ravisseurs. En dépit des défis, j’encourage tous les acteurs humanitaires à continuer leur service en respectant la dignité et l’intégrité des bénéficiaires ».
Pour rappel, le rapport d’une enquête menée par L’ONG The New Humanitarian et la Fondation Thomson Reuters et publié en fin septembre 2020, révèle plus de 50 cas d'exploitation et d'abus sexuels de la part des employés de l'Organisation Mondiale pour la Santé (OMS) et de certaines ONG lors de l'épidémie d'Ebola en République démocratique du Congo. Parmi les organisations citées dans ce dossier, il y a notamment, l’UNICEF, Oxfam, Médecins Sans Frontières, World Vision et ALIMA. La majorité de ces femmes ont déclaré que des hommes leur avaient fait des avances, les avaient forcées à avoir des relations sexuelles en échange d'un emploi ou avaient mis fin à leur contrat lorsqu'elles avaient refusé.
Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique avait promis d’agir avec le Directeur général de l’OMS pour que les auteurs de ces actes soient soumis à de lourdes conséquences.
Le Canada, à travers son ambassadeur Nicolas Simard avait également recommandé des enquêtes à ce sujet. De son côté, l'équipe Humanitaire Pays (OCHA-RDC) avait appelé toute personne victime à signaler son cas à drcpseacomplaint@gmail.com ou à contacter le numéro de téléphone gratuit +243.81.409.1572. L’ambassadrice et représentant permanent des USA à l’ONU, Kelly Craft s’est prononcée le 06 octobre. Elle a fait savoir les inquiétudes de son pays par rapport à ces allégations.
le Professeur Jean-Jacques Muyembe Tamfum, Coordonnateur de la riposte avait également exprimé son indignation et appelé aux enquêtes. Dans une déclaration commune le 09 Octobre, le gouvernement congolais, par le truchement des ministres en charge du genre, des droits humains et de la santé (Béatrice Lomeya, André Lite et Eteni Longondo), s’était engagé à « utiliser tous les moyens de droits pour sanctionner les auteurs de ces actes ».