Logiciel Isys-Régies : la numérisation de la population passe indirectement dans celle des données urbaines (Experts)

Photo ACTUALITE.CD.

Le ministre de Finances, le représentant du gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC) et l'ambassadeur de la France en RDC ont lancé jeudi 1er octobre, le logiciel Isys-Régies, financé dans le cadre du premier contrat de désendettement-développement conclu en 2013 entre la France et la RDC. Dans son analyse à ACTUALITE.CD, Al Kitenge, expert en économie avait salué ce progrès mais selon lui, l'intégration de la transformation informatique complète qui commencerait par la numérisation du citoyen est nécessaire.

Sur cette question, la société Borgerweert SARL avait signé, depuis 2018, un contrat avec l'urbanisme congolais pour la numérisation de toutes les données urbaines ou géographiques de toute l'étendue de la RDC. A en croire Eric Nzanzu Mulisya, Directeur Technique de Borgerweert RDC, la numérisation de la population ou du citoyen telle qu’évoquée par l’expert Al Kitenge, passe indirectement par la numérisation des données urbaines ou géographiques.  

« Monsieur Kitenge a parlé juste d'une affaire individu c'est à dire de numériser d'abord les personnes tandis que nous, avec notre projet FAR (fichier central d'adresse de référence), nous parlons d'abord de la numérisation géographique. On doit d'abord numériser les données urbaines, c'est-à-dire l'adressage ensuite en numérisant les parcelles, on va numériser les personnes qui sont dans ces parcelles. Dans la numérisation des données urbaines, il y a la numérisation de la population indirectement », a dit à ACTUALITE.CD, M. Nzanzu.

Eric Van Roy, directeur de la société Borgerweert à Kinshasa précise à ACTUALITE.CD, que pour arriver à une seule base des données pouvant être mise sur Google et consultée par tous les services sur la numérisation urbaine, il faut notamment l'intégration des bases des données de la CENI, de la SNEL et la REGIDESO. 

« Pour améliorer la qualité des données, d'autres bases des données doivent être intégrées : SNEL, REGIDESO, CENI, pour arriver à une seule base des données authentique qui peut être alors consultée par tous les services publics : par exemple les communes. Ce projet va couvrir quand même 90 % de la population, car tout le monde habite quelque part. Ces bases des données peuvent servir comme point de départ pour le travail géographique : par exemple, la SNEL a déjà des données numérisées sur sa clientèle. Supposons que dans une rue il y a 20 parcelles pendant que la SNEL ne connaît que 12 abonnées ... On peut soupçonner que les 8 autres parcelles ont l'électricité d'une autre façon frauduleuse. On doit alors trouver les éléments communs à toutes les bases des données et filtrer toutes ces informations. C’est une question de purifier les données », a dit Eric Van Roy, Directeur de Borgerweert. 

Pour toute l'étendue de la RDC, seules les provinces de Kinshasa (les 24 communes), du Kongo-central (les 12 villes et territoires), du Kwilu, Kwango ainsi que du Bas-Uélé sont déjà numérisées. Le processus pour le reste des provinces est en cours.

Nancy Kapinga, stagiaire UNIKIN