Viols en RDC : « les lois existent, nous n’avons pas besoin d’en créer plusieurs », Raphael Kibuka, député national

Viols en RDC : « Les lois existent, nous n’avons pas besoin d’en créer plusieurs », Raphael Kiaku, député national

Les cas de violences sexuelles se multiplient à travers la RDC. Le dernier en date, est celui des jeunes infirmières au centre de santé de Kinseso à Kinshasa. Faut-il mettre en place de nouvelles dispositions légales à l'encontre des auteurs ? Le député Raphaël Kibuka, qui a pris part à l'audience en flagrance estime que les lois existantes suffisent.

"Je suis sidéré, choqué par les actes posés par ces jeunes gens. Un hôpital est considéré à mon sens comme un lieu intouchable. Et lorsqu'ils se permettent de venir opérer dans un tel lieu, je pense qu’ils ont dépassé la ligne rouge", a déploré Raphaël Kibuka.

Et d'ajouter:

"Nous savons que d’une part, c’est la pauvreté qui en est la cause. Mais, les parents ont également une part de responsabilité, ils devraient éduquer les enfants."

Au cours de sa visite de réconfort le 13 septembre, au centre Mère et enfant de Ngaba où sont internées les infirmières victimes de viols, Béatrice Lomeya, ministre d'Etat en charge du genre avait suggéré " la mise en place de nouvelles dispositions sécuritaires et de répression pour prévenir les cas de violences sexuelles". 

Pour Raphaël Kibuka, les lois qui existent sont suffisantes, pourvu qu'elles soient appliquées. 

"Je ne pense pas qu'il y ait un déficit des lois appelées à sanctionner et prévenir les cas de viols en RDC. Les lois existent et nous n’avons pas besoin d’en créer plusieurs," précise l'élu de Mont-Amba.  Et de poursuivre, "Que celles qui existent soient d'application et la justice sera faite. Il suffit que toutes les sentences prononcées par la justice contre les auteurs de viol, qu'il s'agisse de l'audience pour les infirmières ou pour d'autres procès, soient sévèrement appliquées, cela servira d’exemple au reste du public. Les autorités judiciaires et policières sont en train de s’activer pour que ces actes ne restent pas impunis. Nous comptons sur la justice",  a-t-il dit.

Pour rappel, l'événement s'est déroulé dans la nuit de jeudi à vendredi 11 septembre. Environs 50 individus identifiés comme des kuluna ont fait irruption dans le centre de santé et Maternité « Révolution » de Kinseso munis d’armes blanches. Deux jeunes infirmières ont été victimes des violences sexuelles sous le regard impuissant des autres membres du personnel et des malades. Des biens de valeur de l'hôpital ont également été emportés. Béatrice Lomeya, ministre d'État en charge du genre, famille et enfant a condamné ces actes et promis de conférer avec ses collègues de l'intérieur, de la sécurité et de la justice pour que des nouvelles dispositions soient prises à l'égard des auteurs de viols en RDC. 

Une audience en flagrance a été ouverte le lundi 14 Septembre, et Le Tribunal de Grande Instance de Kinshasa Matete a rendu son verdict ce mardi 15 Septembre. Au total, 8 prévenus ont comparu devant le tribunal.

Pour absence d'indices de culpabilité: deux sont acquittés, trois sont renvoyés au tribunal pour enfants parce qu'ils sont mineurs et trois autres sont condamnés pour vol qualifié, extorsion et viol sous une peine unique de 20 ans de servitude pénale chacun et une amande de 800.000 francs congolais. Les trois condamnés doivent également payer l'équivalent en francs congolais de 50.000 dollars à la partie civile à titre de dommages et intérêts.

Le 16 septembre, l' ordre national des infirmiers a saisi le président de la République et le premier ministre pour faciliter l’évacuation des victimes à l’étranger pour une meilleure prise en charge.

Prisca Lokale