Sankuru: Arrestation du Directeur d’une Radio par un groupe d’agents présentés comme des hommes des services du Gouverneur

ACTUALITE.CD

Communiqué

Journaliste en danger (JED) s’insurge contre l’arrestation et la détention, depuis ce mardi 15 septembre 2020, de François Lendo, directeur de la Radio Losanganya à Lodja, dans la province du Sankuru (Centre de la RDC).

François Lendo a été interpellé à l’aéroport national de Lodja par un groupe d’agents présentés comme des hommes des services du Gouverneur de province, au moment où il s’apprêtait à embarquer dans un avion pour Kinshasa.

Il a été directement conduit au Parquet près le tribunal de grande instance de Lodja où il a été détenu pendant plusieurs heures avant d’être longuement auditionné par un Magistrat qui l’accuse d’avoir, à plusieurs reprises dans ses émissions, « outragé » le Gouverneur de province Stéphane Mukumadi.

« Au moment où je suis arrivé au parquet, l’OPJ m’a dit que je suis arrêté sur instructions du gouverneur Mukumadi…Ils m’ont laissé nu plusieurs heures au cachot avant de payer 50 dollars pour avoir accès au téléphone et porter mes habits. Depuis hier, c’est aujourd’hui que les gardiens viennent de me donner discrètement à manger, car ils ont reçu des consignes pour que je ne mange pas… », a confié François Lendo à JED.

Selon Maitre Jean Paul Ndjadi, avocat du journaliste, le magistrat instructeur n’a donné aucune preuve à l’appui de ses accusations, ni même donné le nom du plaignant. Pour lui, il s’agit des « émissions fictives » et des accusations montées de toutes pièces par ce magistrat qui agit sous les ordres du Gouverneur Mukumadi pour se venger contre ce journaliste qu’il accuse d’être à la base de ses démêlées actuelles avec la justice.

Pour rappel, Le Gouverneur Stéphane Mukumadi en conflit ouvert avec l’Assemblée provinciale du Sankuru qui l’a déchu de ses fonctions, est actuellement poursuivi par la justice militaire à la suite d’une plainte initiée par JED après l’attaque de la radio Losanganya, le 20 août dernier, par des militaires et des policiers envoyés par le Gouverneur, l’arrestation et les tortures infligées à deux journalistes de cette Radio.