Les participants à la marche contre le kidnapping à Kinshasa n'ont pas pu marcher comme prévu. Ils ont été escortés par les éléments de la police jusqu'à l'hôtel de ville, où ils ont déposé un mémorandum auprès du ministre provincial de l'intérieur, sécurité, affaires coutumières, affaires foncières, urbanisme et habitat, Sam Leka.
Maître Sonia Lukusa, coordinatrice adjointe de Je dénonce a prononcé le mot des manifestants. "Nous dénonçons les cas d’enlèvements qui deviennent récurrents dans les taxis appelés communément Ketchs. Nous sommes pour la plupart, des victimes d'extorsion, de viol et des violences. Bientôt, ce sera la rentrée des classes, la rentrée académique. Nous nous inquiétons pour nos filles et pour nous-mêmes. Nous sommes ici aujourd'hui, pour que les autorités urbaines trouvent des solutions idoines," a-t-elle déclaré.
"Vous avez dénoncé les mauvaises actions qui se commettent dans la ville, c'est une bonne initiative. Je soutiens cette action," a souligné le ministre provincial Sam Leka, aux manifestants.
Et d'ajouter "Je tiens à vous dire que le gouvernement provincial était déjà saisi à propos de ces actions. Faites confiance à vos institutions. Nous ne pouvons pas dévoiler toutes les dispositions prises au niveau du gouvernement pour que revienne la sécurité dans la ville. Ayez vos apaisements, faites nous confiance."
Bien que la marche n'a pas eu lieu comme prévu, le mémorandum, imprimé et signé par les représentants des différents mouvements a été déposé au secrétariat du ministre.
Pour Maguy Mbuku, coordonnatrice de Je dénonce c'est une réussite. « Car, le principal objectif (déposer le mémo auprès des autorités urbaines) a été atteint. Nous souhaitons que nos revendications soient prises en compte et que les résultats ne tardent pas.»
Membre du Réseau YALI RDC et responsable des questions genres, Marie Rose Tshite a également donné son point de vue. "J'ai été victime de kidnapping en 2017. Mais, jusqu'en 2020, nous parlons du même problème. Et les kidnappeurs exigent des montants exorbitants aux contacts de leurs otages avant de les relâcher. Ce n'est pas normal."
Parmi les recommandations inscrites dans le mémorandum, il y a notamment celle de placer une géolocalisation dans tous les taxis circulants dans la ville de Kinshasa.
Prisca Lokale