RDC : l'environnement de la mouche tsé-tsé, vecteur de la maladie du sommeil chez l'homme

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De son nom médical “Trypanosomiase Humaine Africaine”, la maladie du sommeil est transmise à l'homme par la mouche tsé-tsé infectée. Cette mouche se nourrit du sang humain, et vit dans un environnement humide. 

Philémon Manzinza, responsable de la lutte antivectorielle contre la mouche tsé-tsé, et chargée de communication au Programme Nationale de la Lutte contre la Trypanosomiase Humaine Africaine (PNLTHA) explique à ACTUALITE.CD cette transmission. 

« Il y a une corrélation entre la maladie du sommeil et l'environnement, parce que c'est l'environnement qui fait à ce qu'on puisse avoir le contact entre les hommes et la mouche tsé-tsé. Quand vous voyez le vécu quotidien de cette mouche, c'est un insecte qui vit dans un certain environnement qui exige un taux d'humidité assez élevé et une certaine végétation, et un endroit où elles peuvent être en contact avec l'hôte qui est la nourriture parce que la mouche tsé-tsé ne se nourrit que du sang. Et les hommes, c'est dans leurs environnements habituels qu'ils contractent la maladie, parce que, pour leurs besoins naturels (avoir de l'eau, faire la lessive, mettre les manioc dans l'eau...), ils vont dans un milieu qui est propice à la mouche tsé-tsé et c'est là que se fait la rencontre entre l'homme et cette mouche. Et étant donné que la mouche tsé-tsé ne se nourrit que du sang, et quand l'homme va dans ces milieux là, son sang sert  de nourriture pour la mouche tsé-tsé », a dit Philémon Manzinza. 

À cause de la montée de l'humidité causée par la saison de pluie, la mouche tsé-tsé peut survivre loin d'une cour d'eau, avec ses 22 espèces, et sous-espèces. 

« La forêt est un environnement propice, mais il faut que la mouche tsé tsé se trouve souvent près des cours d'eau à cause de l'humidité que cela apporte. Mais lorsque l'humidité devient importante avec la saison de pluie, la dispersion est un peu importante, la mouche tsé tsé peut se retrouver un peu loin des cours d'eau. Mais, elle se rapproche un peu plus des cours d'eau pendant la saison sèche. A la recherche de l'humidité, elle se rapproche des endroits plus humides, et c'est là que l'homme rencontre la mouche. Nous tenons compte de ce détail lors de la lutte », a-t-il ajouté. 

Les activités de la lutte étant interrompues à cause de la COVID 19, les statistiques ne sont pas sûres pour la maladie du sommeil.

« Depuis le début de l'année, on a même pas atteint 500 nouveaux cas. Mais nous ne pouvons pas confirmer ces statistiques pour dire que la situation est bonne, parce que les activités de lutte sont stoppées à cause de la Covid-19. Nous pensons que lorsque nous reprendrons des activités, nous aurons un peu plus des cas, surtout que cette interruption n'est pas toujours favorable contre la maladie du sommeil. L'histoire nous montre que, chaque fois qu'on interrompt une lutte, il y a toujours une recrudescence qui s'en suit », a conclu cet agent du PNLTHA.

Selon les dernières nouvelles, la RDC est le pays le plus touché par la Trypanosomiase Humaine Africaine, qui est présente dans plusieurs provinces du pays dont Kinshasa, Haut-Katanga, Maniema, Equateur, grand Bandundu, Kongo-Central et Kasaï-Oriental. 

Thérèse Ntumba