RDC: le confinement doit avoir un objectif de santé publique et entré dans une stratégie claire, insiste le chef de la task force présidentielle

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La province du Sud-Ubangi a entamé depuis le 11 avril un confinement dans le cadre de lutte contre la pandémie de coronavirus. Cette mesure s’applique chaque week-end pendant jusqu’à nouvel ordre. Cette décision crée la polémique alors étant donné que la province est jusque-là épargné.

 

Roger Kamba, conseiller Spécial de Félix Tshisekedi en charge de la couverture universelle en matière de santé, et coordinateur de la Task force mise en place à la présidence de la République pour la gestion de COVID-19 en RDC, a accordé une interview à ACTUALITE.CD à travers laquelle il revient notamment sur la notion même de confinement.

« Le modèle même est un modèle de confinement. Quand Ebola était dans la province de l’Equateur, cette épidémie ne s’était pas beaucoup propagée parce ces zones sont confinées par nature. Les distances sont importantes entre les agglomérations et les gens se déplacent moins. Plus les gens sont statiques, moins les virus se propagent », dit-il.

Dans ce sens, il ne comprend pas les motivations de cette décision dans la province du Sud-Ubangi.

« Quand vous n’avez pas des cas, vous confinez pour faire quoi? Pour éviter quoi? On confine pour empêcher le virus de se propager. On ne confine pas pour juste confiner. Il y a un but médical derrière cet acte, un but de santé publique », ajoute t-il.

Pour lui, il est nécessaire que les provinces s’alignent sur les recommandations de la coordination nationale de la lutte contre le COVID-19.

« C’est clair que tous les confinements que nous devons avoir d’avoir être décidés par rapport la riposte et l’équipe de riposte est nationale. Elle ne gère pas que Kinshasa. Les recommandations, c’est nous qui devrons les émettre pour que tout ce qu’on fait ait du sens », précise t-il.

Contexte 

La RDC a notifié ce samedi 20 nouveaux cas de COVID-19 portant le total à 327 contaminations. 

Depuis le 10 mars 2020, date de la confirmation du premier cas, le pays a enregistré 25 décès pour 27 guérisons. Le nombre élevé recensé depuis quatre jours s’expliquerait, selon l’équipe de la riposte par l’augmentation de sa capacité à diagnostiquer et par le travail fait depuis le confinement de la commune de la Gombe à Kinshasa. Rien que samedi, 297 échantillons ont été testés alors que l’INRB n’était qu’à une centaine d’ analyses par jour il y a encore quelques jours. 

Par ailleurs, de nouvelles  mesures ont été annoncées ce même samedi. A partir de mardi prochain, le port des masques sera obligatoire à Kinshasa. L’Armée et la Police ont été réquisitionnées pour faire respecter cette mesure, mais aussi tous les gestes barrières. 

En Afrique, au moins 20 270 cas ont été enregistrés dont 1025 décès et 4701 guérisons. 

 Dans le monde, au moins 2 289 508 cas de COVID-19 ont été recensés dont 157 539 morts depuis l’apparition de ce coronavirus en Chine en décembre 2019.