Le COVID-19 continue à gagner du terrain en RDC. Avec 287 cas confirmés, le pays continue d’enregistrer de nouvelles contaminations principalement à Kinshasa en dépit des mesures qui ont été prises dans le cadre de l’état d’urgence proclamé par Félix Tshisekedi pour stopper la progression du nouveau coronavirus. Parmi les endroits à risque, il y a les milieux carcéraux qui sont parmi les plus insalubres et les plus surpeuplés du monde.
Selon les chiffres donnés par la MONUSCO et cités par Human Rights Watch, les prisons principales de la RDC affichent un taux de surcapacité moyen de 432%. L’ONG particulièrement les établissements pénitentiaires de Goma et Uvira, dans l’est du pays, qui sont à plus de 600% de leur capacité tandis que la prison centrale de Makala, à Kinshasa, l’est à 461%. « Les détenus y sont entassés par centaines en cellules collectives et sans lits », précise t-elle.
« Le gouvernement congolais devrait rapidement décaisser les fonds alloués aux prisons et s’assurer qu’ils permettent d’offrir aux détenus une nourriture et des soins médicaux adéquats. Les conditions d’hygiène et d’assainissement devraient être améliorées, les familles des détenus autorisées à leur apporter de manière sécurisée des colis de nourriture dont ils dépendent, et les garanties judiciaires des détenus devraient être respectées », dit HRW.
L’ONG plaide pour que les personnes en détention provisoire pour des infractions mineures ou non violentes soient immédiatement remises en liberté. Les personnes âgées, les femmes et filles enceintes, les personnes handicapées et celles dont le système immunitaire est compromis ou qui sont atteintes de maladies chroniques qui les exposent à un risque plus élevé de complications dues au Covid-19, telles que les maladies cardiaques ou pulmonaires, le diabète ou le sida, devraient également être libérées en priorité, a ajouté Human Rights Watch.
« Dans le pavillon où j’étais jusqu’à récemment, nous étions au moins 850 personnes dans un espace prévu pour 100 », a déclaré un détenu cité par Human Rights Watch. « Avec un tel nombre, quand il faut dormir, personne ne peut avoir plus d’un mètre carré d’espace, et c’est encore pire dans d’autres pavillons. Si le coronavirus atteint Makala, il n’y restera plus personne. »