Même dans les rangs du personnel civil africain, les musulmans sont majoritaires au sein de la Mission de l'ONU pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO). Cela inquiète notamment la commission diocésaine "Justice et paix" du diocèse catholique de Butembo-Beni où sévit, d'après l'armée congolaise, la rébellion islamiste des Forces démocratiques alliées (ADF).
Dans une note de plaidoyer publiée le 19 décembre dernier, "Justice et paix" fait remarquer que la constitution des forces onusiennes par des contingents musulmans est paradoxale d'autant plus que leur zone d'intervention, à savoir Béni, est en majorité habitée par des chrétiens. Elle craint que cela soit source de confusion.
"Dans le choix des forces et personnel de la Monusco, la population locale constate paradoxalement que les membres de ses forces sont constitués majoritairement par des musulmans, alors que nous sommes dans une zone à majorité chrétienne. La prolifération des mosquées dans les zones d'intervention fait poser beaucoup de questions", alerte la commission.
Elle regrette, par ailleurs, qu'au sujet de la langue, ça soit l'anglais qui soit utilisée. Le diocèse de Butembo-Beni pense que ces facteurs seraient à la base de l'inaction des casques bleus.
"Les membres des contingents et le personnel de la Monusco s'expriment en anglais. Pourtant, la population dans son ensemble ne parle pas cette langue (...)", déplore "Justice et paix".
Cette problématique de la forte proportion des musulmans dans les rangs des casques bleus est évoquée alors que cela faisait déjà débat aussi bien dans l'opinion locale qu'internationale.
Des observateurs craignent des liens probables entre les présumés auteurs des tueries et certains casques bleus musulmans, au nom de l'islam.
Il est à signaler que deux forces onusiennes sont déployées à Beni, dans le cadre de la traque des groupes armés.
Il s'agit notamment de la force de la MONUSCO et celle de la brigade d'intervention des Nations Unies (FIB), brigade composée des contingents tanzanien, malawite et sud-africain.
Claude Sengenya