RDC-viol collectif d’une fille de 13 ans : « Nous voulons juste que les enfants comprennent que ce qu’ils ont fait est mal »

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L’audience, prévue ce mardi 13 août, dans l’affaire du viol collectif sur une mineure de 13 ans par ses camarades de classe a été annulée et reportée au 27 août prochain. Cet énième report a provoqué une crainte des associations des femmes qui suivent cette affaire.

Pour l'association « Mamans volontaires droits de la femme et de l'enfant », une structure qui milite pour le respect de la dignité de la femme, elle a réagi par sa fondatrice, N. Atenda, en ces termes :

« Mon impression, qui n’engage que moi, est qu’il y aurait certaines personnes qui n’ont pas envie qu’il y ait procès et que la justice soit rendue. Et, ces personnes, je ne sais pas qui elles sont, mais il y a des faits assez louches qui font que la procédure puisse être renvoyée et encore renvoyée, et pendant ce temps-là, il y a une fille de 13 ans qui a vécu un traumatisme, dont les droits ne sont pas valorisés depuis le début. Et, pourtant, pour sa reconstruction, la décision de la justice est aussi importante. Depuis le début de ce procès, j’ai comme l’impression qu’on n’est pas en présence d’une affaire d’une personne, une mineure, qui a subi un viol collectif. C’est-à-dire que si une personne qui a subi un viol collectif a droit à un tel type de procès, qu’en est-il pour celle qui viendrait parce qu’elle a été violée par un seul homme ou parce qu’elle a connu des harcèlements sexuels ? », s’est interrogée la fondatrice de « Mamans volontaires droits de la femme et de l'enfant » .

Pour cette femme, ces procédures judiciaires visent à « aider » les enfants impliqués dans le forfait, à devenir de bons citoyens pour le pays.

« Mais je comprends également que c’est un procès très délicat parce que c’est avec des mineurs. Donc le but n’est pas que des enfants aillent en prison parce que ce n’est pas leur milieu. Mais il faut quand même qu’il y ait une sanction pour faire comprendre à ces enfants que ce qu’ils ont fait est mal et il faut aussi que l’on pense à créer des structures d’encadrement pour les jeunes, parce qu’un enfant mineur sa place n’est pas en prison », a-t-elle dit.

Contexte

L’événement s’est déroulé le 17 mai, jour férié, dans un appartement de la commune de Gombe. La victime aurait été droguée et les scènes de l'acte ont été filmées. Le tribunal pour enfants siégeant à la Maison communale de Kinshasa a rendu son verdict le 17 juin, condamnant deux des mineurs violeurs. L’un a été condamné pénalement et civilement, ses parents devaient payer une somme de 10.000 dollars américains comme dommages et intérêts. L’autre considéré comme le cerveau-moteur de l'affaire ne fera pas la prison mais ses parents doivent également payer 10.000 dollars. Les cinq autres ne sont pas concernés notamment ceux qui ont mis des doigts dans la partie intime de la fille et ceux qui ont introduit leurs verges dans sa bouche, avaient déploré les avocats de la victime avant d’aller en appel.

Prévu initialement pour le 24 juin, le procès en appel a été reporté pour le jeudi 27 du même mois à la prison centrale de Makala, à 9 heures, suite à l’absence des 4 enfants impliqués dans le dossier. Mais, le jour de l’audience, un incident est survenu, le procès a été de nouveau reporté au 04 juillet. Jeudi 11 juillet, apprenant que le plus âgé des enfants mis en placement à Makala a été remis à ses parents, les avocats de la victime ont introduit une requête pour cause de suspicion légitime.

Thérèse Ntumba