RDC : la gratuité de l’enseignement primaire, premier test de Tshisekedi dès la rentrée des classes prévue le 2 septembre 

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La rentrée scolaire est prévue le lundi 2 septembre prochain sur toute l’étendue du pays. C’est la première expérience sous le régime de Félix Tshisekedi. Les parents s’attendent à beaucoup de changements dans le secteur, surtout en ce qui concerne la gratuité de l’enseignement primaire. 

Ice Ntumba, parent d’élève, attend voir des changements concrets dès cette nouvelle année scolaire.

« Nous avons beaucoup d’attentes par rapport à la venue de Félix Tshisekedi à la tête de la nation. Le premier projet qu’il a ramené a accordé beaucoup plus d’importance aux infrastructures mais jusque-là sur le plan éducatif, il n’y a pas quelque chose de concret. On nous parle de la gratuité de l’enseignement qui reste encore partielle et nous pouvons dire que nous commençons cette année scolaire avec beaucoup de pessimisme. On ne sait pas comment s’y prendre surtout que l’argent ne circule pas. Pour les parents que nous sommes, la plus grande chose que nous attendons de lui (chef de l’Etat, ndlr), c’est la gratuité de l’enseignement qui, du reste, ne s’applique que dans les écoles publiques. Or la majeure partie d’élèves sont dans écoles privées. Il faut se pencher sur le secteur des écoles privées puisque c’est là où le coût de l’enseignement est exorbitant. Plus les années passent, plus les frais scolaires sont majorés. Il faut vraiment que le système éducatif soit réformé », a-t-il déclaré.

Même son de cloche pour Rossy Kalala, mère de famille, qui appelle à l’effectivité de la décision du chef de l’Etat sur la gratuité de l’enseignement.

« Nous avons maintenant un nouveau régime politique, qui nous a fait beaucoup de promesses et nous attendons aussi beaucoup de lui. Vous savez de nos jours que dans notre pays, scolariser correctement un enfant est une chose compliquée pour la plus grande partie des Congolais qui ne gagnent pas beaucoup. Le nouveau régime nous a promis la gratuité de l'enseignement et nous nous attendons à ce qu'il nous aide parce que si déjà pour un enfant, la scolarisation est compliquée, qu’en sera-t-il pour 5 enfants ? Etant donné qu’il y a de plus en plus de familles nombreuses en RDC », a déclaré Madame Rossy Kalala.

Outre le problème lié à la gratuité de l’enseignement, certains parents émettent le vœu de voir le régime de Félix Tshisekedi lutter contre des antivaleurs qui menacent la bonne éducation des enfants dont la corruption dans les écoles.  

« Nous demandons au gouvernement de lutter pour que nos enfants reçoivent une éducation de qualité, d'éliminer la corruption qui règne dans nos écoles sous diverses formes et qui détruit nos enfants », a déclaré une mère qui a requis l'anonymat.

Actuellement, le gouvernement multiplie des initiatives pour la mise en œuvre effective de la gratuité de l’enseignement en RDC. Un atelier préparatoire de la table ronde sur la gratuité de l'enseignement de base avait été lancé par le ministre de l'EPSP (Enseignement Primaire, Secondaire et Professionnel), Emery Okundji, le lundi 5 août 2019 à Kinshasa.

Dans son discours d’investiture en janvier dernier, Félix Tshisekedi avait exprimé sa volonté de matérialiser la gratuité de l’enseignement primaire au pays. Il a réitéré cette volonté, en février, lors de sa visite à Nairobi (Kenya).

"Nous ferons tout pour que la rentrée scolaire prochaine soit gratuite pour l’école primaire et secondaire. On fera tout pour améliorer. Tous les enfants de moins de 18 ans, même ceux qui sont au village, doivent aller à l’école ", avait-il dit lors d’une rencontre avec la diaspora congolaise.

Cette promesse correspond à  la loi en vigueur dans le pays. Selon l’article 43 de la constitution, l'enseignement primaire est gratuit et obligatoire dans les établissements publics. Le chef de l'État congolais reconnaît néanmoins que le défi est énorme, d'où il faut un changement de mentalité du Congolais. 

Annette Tuzolana et Divina Izemengia