Le Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR) a annoncé ce mardi 18 juin 2019 le déplacement de plus de 300 000 personnes depuis début juin suite aux violences armées dans les territoires de Djugu et Mahagi (Ituri).
La situation s’est dégradée depuis le milieu de la semaine dernière en raison des nombreuses attaques perpétrées dans plusieurs localités de la chefferie Bahema Nord.
« Les estimations sur les statistiques de nouveaux déplacés ont été reçues de source locale dans 125 différentes localités. Le HCR et d’autres acteurs humanitaires n’ont à présent pas accès à la plupart des zones affectées par le déplacement. Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, craint que cette escalade n’entraîne de vastes régions de la province dans un cycle de violence. Nous demeurons vivement préoccupés pour la sécurité des civils après avoir reçu des informations faisant état de meurtres, d’enlèvements, de mutilations et de violences sexuelles perpétrés contre des personnes », a déclaré Babar Baloch, porte-parole du HCR lors d’une conférence de presse à Genève.
Les violences communautaires éclatées fin décembre 2017 à Djugu avaient déjà occasionné des déplacements massifs des personnes vers Bunia, chef-lieu de l’Ituri voire vers l’Ouganda.
« Quelque 30 000 d’entre elles sont arrivées dans les sites de déplacement existants où les conditions étaient déjà catastrophiques avant ce tout dernier afflux, avec des pénuries en matière d’abris et de soins de santé. La plus grande concentration de personnes déplacées est de 10 000 personnes dormant dans ou près de l’enceinte de l’église de Drodro, dans le territoire de Djugu, sans aucune assistance vitale. Près de 20 000 personnes ont rejoint Bunia, la capitale provinciale de l’Ituri. Des efforts sont en cours pour identifier des sites appropriés à la périphérie de la ville. Beaucoup d’autres tentent de rejoindre des sites relativement sûrs près de Bunia mais ils seraient bloqués par des jeunes armés appartenant à chacun des deux groupes ethniques. D’autres essaient de traverser le lac Albert pour rejoindre l’Ouganda », a ajouté le porte-parole de cette agence de l’ONU.
Le bilan des tueries n’est pas encore définitif. La société civile locale citée par Radio Okapi évoquait plus de 160 personnes tuées la semaine dernière dans plusieurs villages. Les corps des victimes sont découverts progressivement dans la brousse.