Elles sont veuves, mères de famille, épouses…Du lundi au dimanche, elles passent des journées harassantes sous le soleil à casser des pierres dans le but de subvenir aux besoins de leurs familles. Aujourd’hui, ACTUALITE.CD vous propose le portrait de Elodie, Nathalie et Sylvie.
Il est 14 heures, Nathalie Kamwanya est assise sous une paillote sur le tronçon de route appelée Nzela ya Mayi dans la commune de Ngaliema. Nathalie n’a pas eu la chance de terminer ses études, cette mère de huits enfants cassent des pierres au quotidien. C’est la principale source de revenu pour elle et ses proches. « Nous cassons ces pierres pour les vendre à ceux qui travaillent dans la construction. J’ai arrêté mes études parce que je voulais me marier. Peu de temps après, mon mari qui était conducteur de véhicule a perdu son emploi. Aujourd’hui, nous vivons essentiellement grâce à ce que je gagne dans ce métier», confie-t-elle, sourire aux lèvres.
A quelques mètres, Elodie Mwadiamvita casse aussi des pierres. Elodie est veuve, elle s’est lancée dans cette activité peu de temps après le décès de son époux. C’est comme ça qu’elle parvient à nourrir et scolariser ses enfants. «Cela va faire vingt ans que je casse des pierres. Quand mon mari est décédé, je n’ai trouvé aucune autre activité. J’ai cinq enfants et cinq petits fils à ma charge. Le peu d’argent que je gagne, j’essaie de le répartir selon les besoins de chaque enfant. Mon rêve, c’est de voir mes enfants gagner leurs vies et m’aider à sortir de cette souffrance,» explique-t-elle les mains et les pieds couverts de poussières.
Difficile pour ces femmes de s’occuper d’elle même. Le bien être de leur famille passe avant tout. C’est le cas de Sylvie Punda, épouse d’un militaire, enceinte et mère de six enfants, la quinquagénaire aide son mari à répondre aux besoins de la famille.
« Je casse des pierres depuis quatre ans. Le salaire de mon époux ne permet pas de répondre à tous les besoins de la famille. Grâce à ce métier, notre fille est aux humanités, elle compte poursuivre ses études universitaires. Les garçons eux préfèrent la mécanique,» dit-elle.
Une stratégie de vente et un horaire à respecter
Ces femmes se sont imposé une stratégie de vente. Pas question de vendre seule au-delà de 10 tonnes par jour ."Nous ne vendons que des petites quantités. Le seau de 5 litres est fixé 2000 francs congolais. Une quantité de sac de ciment coûte 6000 à 8000 FC, tout dépend de la nature du client. Pour les grandes quantités au-delà de 10 tonnes, chaque casseuse donne une partie de sa marchandise,” explique Elodie Mwadiamvita.
Du lundi au dimanche, elles cassent des pierres sans relâche. « Je casse des pierres de 07 heures à 17 heures tous les jours de la semaine. Dimanche, je vais d’abord au culte puis je viens travailler. Parfois, je travaille par rapport aux rendez-vous que j’ai avec mes clients », explique Sylvie Punda.
A part cette activité, ces femmes casseuses détiennent des petits commerces pour équilibrer leurs revenus.
Prisca Lokale