L'ONU a affirmé mardi 12 mars que les tueries enregistrées les 16 et 17 décembre dernier dans le territoire de Yumbi [ province de Mai - Ndombe] ont été planifiées et exécutées avec l'appui des chefs de certains villages à majorité Tende
"Plusieurs sources ont affirmé que les chefs de certains villages à majorité Batende avaient pris part à l’organisation des attaques au niveau local (...) Des informations non confirmées ont aussi évoqué l’organisation par certains chefs coutumiers d’exercices d’entrainement au tir dans certains de ces villages", souligne le bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l'homme dans son rapport.
Des témoins ont personnellement identifié des connaissances et des habitants des villages voisins parmi les assaillants.
"La cité de Yumbi a été attaquée par des individus provenant des villages voisins à majorité tende, ainsi que des habitants de Yumbi membres de la communauté tende dont certains auraient pris la fuite quelques jours avant l’attaque", affirme le bureau.
Les membres de la même communauté avaient attaqué Bongende Nkolo II et autres localités , selon le rapport qui conclut à l'implication des professeurs d’école, fidèles de la même église, et autres connaissances tende dans ces attaques. Les enquêteurs considèrent dans leur rapport que la participation des populations civiles à ces attaques "n’aurait pas pu être possible dans une telle ampleur sans l’aval des chefs de localités concernées".
Les enquêteurs n'ont pas vérifié la salve d'allégations évoquant l'implication des autorités provinciales dont le gouverneur de Mai - Ndombe, Gentiny Gombila.
La présence de son bateau à proximité de Bongende la veille de l’attaque du 17 décembre a donné lieu à de nombreuses suspicions au sein de la population Nunu.
Au moins 545 personnes ont été tuées dans les violences commises à Yumbi, Nkolo II et Bongende, selon le rapport. Bien que les assaillants aient atteint des personnes non nunu, l'ONU estime que la grande majorité des victimes ont été visées "en raison de leur appartenance à la communauté nunu".
"Dans certains cas, les assaillants ont demandé si les victimes étaient nunu avant de les tuer, et ont épargné les membres d’autres communautés", expliquer les experts dans le rapport qui n'a pas encore été commenté par les autorités congolaises.
Christine Tshibuyi