Dans leurs programmes du gouvernement présentés respectivement le jeudi 13 septembre et le lundi 19 novembre de l’année 2018, Martin Fayulu, candidat de la coalition “Lamuka” (Réveilles-toi) et Ramazani Shadary, candidat du Front Commun pour le Congo (FCC), ont mis un accent particulier sur la réforme du secteur touristique en RDC. Le Journal du Citoyen d'ACTUALITE.CD, revient sur les aspects liés au tourisme dans les projets de société de ces deux candidats.
Pour Martin Fayulu, l’amélioration dans le domaine du tourisme passe avant tout par l’instauration d’un Etat de droit. C’est ainsi qu’il propose d’organiser les états généraux du tourisme, afin de développer un plan stratégique dans ce secteur et encourager les entités locales à participer à l’échelle des valeurs touristiques.
« Nous comptons revivifier l’Office National du Tourisme (ONT) avec comme mission principale la promotion du tourisme en RDC. Le marketing de l’ONT devra se faire tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Et il faut à cet effet assouplir les conditions d’octroi de visa aux touristes à leur descente de l’avion et améliorer la base de données touristiques », estime Martin Fayulu.
Le candidat commun de “Lamuka” veut accomplir cette mission avec le concours des ambassadeurs de la RDC dans les pays étrangers, les familles et les entreprises.
« Nous allons responsabiliser nos ambassades à l’étranger pour promouvoir le tourisme en RDC. Il sera mis à leur disposition tous les moyens nécessaires (personnel, moyens marketing et autres). Il sera également question d’encourager le tourisme local par des programmes variés via les écoles, les universités, les entreprises et les familles », précise son programme de gouvernance.
Martin Fayulu prévoit également de rendre les sites touristiques du pays plus intéressants mais aussi de mettre fin à toutes les pratiques illégales dans les espaces protégés.
« Il est important de rendre attractifs les parcs nationaux et les protéger du braconnage pour préserver la réserve animalière. Nous allons réhabiliter et construire les infrastructures touristiques, y compris les hôtels. Il sera aussi question d’interdire les exploitations minières dans les réserves des parcs nationaux et de renforcer la protection des espèces rares et celles en voie de disparition. Pour y arriver, nous allons former un personnel de qualité en tourisme et hôtellerie et nous allons également développer et entretenir les infrastructures et équipements liés au tourisme dans chaque province du pays ».
De son côté, le candidat du FCC, Ramazani Shadary, qui a présenté son programme sous quatre axes, met aussi en exergue le tourisme.
Il s’appuie sur les indicateurs du développement dans le monde tels que publiés par la Banque Mondiale (2015), le tourisme en RDC représente 1 à 1,9% de PIB et contribue à moins de 1% du budget national. Avec l’accueil de 315 000 touristes internationaux, selon l’OMT en 2016, le candidat FCC estime que ces chiffres ne reflètent pas le potentiel touristique de la RDC.
Il se propose de porter la contribution du tourisme à plus ou moins 6%, d’ici à 2023.
« Pour ce secteur, je m’engage à prendre en compte les actes réglementaires en applications de la loi- cadre de 2018 portant principes fondamentaux du tourisme. Nous allons procéder à la numérisation du secteur dans sa première phase avec les outils de contrôle et de suivi des recettes mais aussi consolider la coopération avec l’organisation mondiale du tourisme dans l’ambition de porter la contribution du tourisme entre 2 à 6% du PIB d’ici 2023 », dit Shadary.
Par ailleurs, le candidat du FCC promet de créer 100.000 emplois, à partir de 2020, et de professionnaliser le tourisme.
« Je m’engage à créer 100.000 emplois directs et indirects par an, à partir de 2020, avec un accent particulier qui sera mis sur les femmes et les jeunes. Nous allons appliquer la politique nationale de tourisme et le plan directeur national intégré et développer les infrastructures du tourisme. Pour cela, il sera important de développer de nouvelles liaisons aériennes et améliorer l’interconnectivité du pays. Nous allons faciliter les procédures d’obtention de visa et d’accessibilité en RDC sans oublier la professionnalisation des métiers du tourisme par la création de l’académie du tourisme », peut-on lire dans son programme.
Thérèse Ntumba et Prisca Lokale