Nord-Kivu : l'insécurité à Rutshuru et Masisi affecte le travail de MSF

Médecins sans frontières (MSF-France) éprouve d'énormes difficultés pour s'installer dans la chefferie de Bwito, en territoire de Rutshuru (Nord-Kivu), suite à la fragilité de la situation sécuritaire. Ce, après son désengagement depuis fin 2017 de l'hôpital général de référence de Rutshuru.

La chef de mission adjointe de MSF-France au Nord-Kivu l'a dit, vendredi, à Goma, lors d'un café de presse. Pour Sylvie Thomas, le contexte sécuritaire reste la principale limitation de leurs opérations dans cette province.

<em>« Nous avons la capacité de donner plus d'appui à la population mais nous ne  pouvons pas parce que le contexte sécuritaire ne nous le permet pas. Du coup, ça prend plus de temps pour les équipes de se déployer sur le terrain. Et là on parle de Bwito, oui, c'est une de grandes difficultés que nous avons. Aujourd'hui, nous sommes déjà déployés à Bambu mais malheureusement pour des raisons de sécurité, nous avons dû, non pas renoncer aux activités parce que nous avons continué à soutenir les activités à distance. Notre souhait est de très rapidement retourner avec nos équipes à Bwito notamment au niveau de Bambu et Kibirizi mais aussi dans le sud de Lubero »</em>, rassure-t-elle.

Dans le territoire de Masisi, La précarité de la situation sécuritaire avait conduit MSF à suspendre immédiatement l’implication de son personnel dans ses activités dans la zone de Mweso, tout en restant opérationnels à Masisi, où l’organisation appuie l’Hôpital Général de Référence (HGR) et le centre de santé, ainsi que le Centre de Santé de Référence (CSR) de Nyabiondo.

«<em> A Mweso, il nous faut du temps pour comprendre ce qui se passe, d’analyser les risques auxquels notre personnel pourrait être exposé. Actuellement, les activités ont repris à 25%. Nous ne voulons pas punir la population qui n’a rien à voir dans tout ça. Nous avons continué à fournir des intrants pour les structures que nous appuyons. Nous comptons reprendre les activités à 100% lorsque nous allons juger que nous avons l’acceptation nécessaire pour mettre les équipes sur la route</em> », a dit Anna Alphore, chef de mission MSF Pays-Bas Nord Kivu.

L'enlèvement fin 2017 d'un agent MSF dans la région de Mweso avait poussé cette ONG à suspendre l'implication de son personnel dans les activités sanitaires dans cette zone de santé.

<strong>Jonathan Kombi</strong>