CENCO : d'une semaine à 120 jours, vous avez dit dur labeur ? - (Dossier)

Le dialogue du Centre interdiocésain, initialement prévu pour ne durer qu'une semaine tout au plus, en est à son 120ème jour. Edem Kodjo, avec son dialogue de la Cité de l’UA, n’aura pas fait mieux sur ce point.

Divergences, prises de becs, dissensions et même des dissidences, le QG de la CENCO où se déroule les discussions sur l'arrangement particulier entre MP- Opposition sous les bons offices des Évêques aura tout connu.

Quand le dialogue de Kodjo débutait, l'optimisme était au rendez-vous, même s'il était clair dès le départ qu'il n'aurait sûrement pas réglé le vrai problème de fond sans le Rassemblement dans la barque. Des 14 jours annoncés, Kodjo et les citoyens de l'UA en auront pris 48 au total.

Si les Évêques ont jusqu’ici fait preuve d'une grande patience, comme les hommes d’églises peuvent en avoir, c’est aussi à cause de la complexité du bourbier politique congolais. Edem Kodjo en sait quelque chose à lire ses confidences dans une longue interview accordée à Jeune Afrique. Il y aurait laissé des plumes et serait parti de Kinshasa avec de grosses frustrations.

Rebondissements incessants, parfois des règlements de comptes que personne n’aura vu venir, dur de traiter avec l'homme politique congolais. Et quand on le place en concomitance  avec d'autres molécules du même type, ça fait mixture aux effets inattendus. Ce ne sont pas les Évêques de la CENCO qui diront le contraire.

<strong>Dur labeur, vous avez dit ?</strong>

Deux ultimatums fixés par la CENCO, deux audiences au Palais de la Nation, une visite expresse auprès du Saint-Siège, une plénière extraordinaire..., autant d'événements et des rencontres. Les Évêques gardent encore la tête froide. Que du courage !

Signera, signera pas. L'accord politique a dû attendre l'épilogue de l'année 2016 pour trouver preneur. Ce qui lui vaut d'ailleurs son appellation "Accord de la Saint sylvestre". Mais si la sainteté du sieur Sylvestre lui a donné son nom, elle ne semble pas lui avoir conféré son esprit.

Eh oui! En plus de  ne pas jouir de la sainteté qui ne devrait lui venir que de l'onction spéciale émanant de son "arrangement particulier", l'accord politique de la Saint Sylvestre - puisqu'il faut rester fidèle à la lettre - s'est trouvé deux opposants à sa foi : signé "sous réserve" et "manque d'inclusivité". De quoi faire dire aux Évêques qu'il y a manœuvre dilatoire.

<strong>120 , 121, 122 , jusqu'où faut-il compter ?</strong>

Accord signé en dépit de tout. Il lui a fallu  une sorte de bénédiction baptisé "Arrangement particulier.” Le plus dur... La mort du  "Sphinx de Limete" aura contribué à forcer l'arrêt, entre autres raisons.

120 jours sans y parvenir. 120 jours à écouter les mêmes discours, souvent assimilés à des déclarations de guerre à peine voilées. Espoir et incertitude s'entremêlent au Centre interdiocésain. De quoi agacer la CENCO. De quoi lui faire dire qu'il faut que la population manifeste son mécontentement.

Au 121ème, c'est une évidence mathématique, le Centre interdiocésain ne fermera pas ses portes. Le dialogue continue.

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<strong>Jacques Kini</strong>