Les trois derniers jours qui ont précédé Noël ont été sanglants au Nord-Kivu. Dans différentes régions de cette province à l’Est de la République démocratique du Congo, des massacres en série ont causé au moins 50 victimes.
D'abord 33 personnes ont été tuées dans la nuit du 21 au 22 décembre 2016 dans la localité de Bwalanda à Rutshuru lors d’une attaque attribuée aux miliciens Maï-Maï Nyatura. « Cette attaque à caractère ethnique a fait également 289 maisons incendiées », avait précisé le coordonnateur de la nouvelle Société civile dans la chefferie de Bwito. Ce dernier avait également signalé un « important » déplacement de villageois vers d’autres localités voisines suite à cette attaque.
Ensuite 25 personnes ont été tuées le samedi 24 décembre 2016 dans le territoire de Beni. Les rebelles ADF en seraient responsables, d’après les sources de l’armée. Selon des témoins, plusieurs victimes ont été tuées à la machette.
Les rebelles ougandais des ADF opèrent dans cette région depuis des années. Ils attaquent la population civile à l’aide d’armes blanches. Leurs atrocités ont déjà coûté la vie à plusieurs centaines de personnes.
Contrairement à l’attaque de Beni dont le mobile n'est guère connu, celle de Rutshuru aurait un caractère ethnique selon des sources sur places. Contacté par ACTUALITE.CD, le coordonnateur de la nouvelle Société civile dans la chefferie de Bwito avait parlé de processus d’enrôlement pour l’organisation des élections qui, selon lui, serait à la base de cette tuerie.
Les tensions interethniques sont récurrentes dans le territoire de Rutshuru depuis plus d’une décennie. Des tensions liées à la conquête des terres.
Outre les Mai-Mai, plusieurs autres groupes armés sont actifs dans cette région tels que la rébellion hutu-rwandaise des forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR).
A noter que les tensions entre communautés Hutu et Nande y ont fait plusieurs dizaines de morts depuis janvier 2016.
Caleb Kazadi et Will Cleas Nlemvo