Lumeya (député/Dynamique): " le 19 décembre, nous devons tous être des sapeurs-pompiers..."

Lumeya Dumalegi est l’invité de ACTUALITE.CD. Ce député national membre du Rassemblement à quelques heures du 19 décembre.

<strong>Peut-on parler d'un échec des discussions directes autour de la CENCO, vu que l'accord n'est pas trouvé avant le 19 décembre? </strong>

Je voulais tout d'abord vous rappeler qu'à compter du 20 décembre, seul les députés nationaux détiennent en exclusivité le droit de représenter la nation congolaise, avant cette date c'est une prérogative qu'on se partageait avec le président de la République. Il représentait la nation, nous aussi nous représentons la nation et maintenant qu'il est à terme de sa légitimité et que son mandant expire le 19 décembre, nous avons le monopole de la représentation de la nation. Donc, il n'y a que les députés nationaux qui peuvent, à compter du 20 décembre, parler au nom du peuple congolais. C'est très utile qu'on souligne cela.

<strong>Selon l'arrêt de la Cour Constitutionnelle, le président de la République reste en fonction et exerce son pouvoir jusqu'à l'installation du président élu? </strong>

Nous nous détenons le pouvoir de représentation de la nation directement du peuple, mais lui (Kabila) si c'est vrai ce que tu dis, il le (pouvoir) détient maintenant par un intermédiaire qui est la cour constitutionnelle, mais nous nous avons le pouvoir que le peuple nous a confié, la légitimité demeure. C'est très utile parce qu'il ne faut pas qu'il ait 3 où 4 personnes qui ne détiennent pas la légitimité de parler au nom du peuple congolais. Donc aujourd'hui je le souligne: il n'y a que les députés nationaux qui légitimement doivent parler au nom du peuple congolais.

<strong>Revenons à la question principale, les pourparlers entamés par la CENCO sont-ils un échec? </strong>

Quand nous faisons le bilan, il est maigre certes, mais je crois qu'il y a eu quelques avancées. Nous retiendrons que personne n'a quitté la table de négociations. C'est déjà quelque chose de symbolique, cela signifie que les deux parties tiennent à conclure un accord. Il y a la volonté d'aller de l'avant, mais tous ceux qui sont à la CENCO, ils ont un pouvoir limité. Ils ont un pouvoir potentiel, au stade où nous sommes arrivés, il n'y a que le président Kabila et le président Tshisekedi qui doivent définitivement lever les options que les autres vont avaliser. Nous félicitons les prêtres catholiques qui ont rendu visite au président Tshisekedi et au président Kabila, moi je crois que pour  aller de l'avant, il faut qu'on encourage un tête-à-tête Tshisekedi Kabila.

<strong>Que ce qui bloque ce tête-à-tête? </strong>

Il y a tout d'abord les deux personnalités, pendant tout ce temps que le président Kabila et le président Tshisekedi reste au Congo, ils ne se sont jamais rencontrés. Il y a la méfiance qui règne entre le deux personnalités de deux générations très différentes et leurs entourages ne sont pas habitués à travailler ensemble. Je crois qu'on doit chercher à effacer ces zones d'ombre qui entourent les négociations, ensuite on trouvera une solution. Ici je suis convaincu que la mission que les prêtres effectuent à Rome va jouer un grand rôle dans la solution finale parce que le président Tshisekedi est un chrétien catholique convaincu, pratiquant, sur qui moralement le Pape exerce une influence. Ensuite le président Kabila dernièrement, il ya moins d'une année, il était de passage à Rome, il a été reçu par le Pape, donc il a de la sympathie vis-à-vis du pontife. Je crois que le Pape pourra donner des directives en ce qu'il y ait un résultat final. Donc, moi personnellement en tant qu'individu, je suis convaincu qu'on trouvera une solution à la crise.

<strong>Que doit être le rôle du Rassemblement pendant cette transition? </strong>

Le Rassemblement doit jouer un grand rôle pendant la transition, notamment au sein du gouvernement parce que nous n'allons pas laisser le gouvernement aux seuls membres de la Majorité Présidentielle, maintenant que nous sommes au-delà du 19 décembre, ils ne peuvent pas décider seuls de l'avenir de la nation.

<strong>Au sein du gouvernement Badibanga? </strong>

Non, le premier ministre sera issu du Rassemblement. A ça, il n'y aura pas débat.

<strong>Est-il possible de créer d'autres régimes spéciaux?</strong>

Quand vous lisez la constitution, on accepte la création des institutions d'appuis à la démocratie, donc ces institutions ne sont pas limitativement citées, nous avons les intelligences utiles au niveau de la Majorité et au niveau du Rassemblement, on trouvera une formule pour créer une institution d'appui à la démocratie, à la transition pour qu'on aille aux élections le plus vite possible.

<strong>Que doit faire le peuple le 19 décembre? </strong>

Nous devons tous aujourd'hui être des sapeurs-pompiers, on ne peut pas chercher à brûler la nation congolaise. En tant que responsable, aucun responsable politique sera heureux de régner sur les cadavres, donc le langage que nous devons adopter aujourd'hui c'est un langage de sapeurs- pompiers, langage responsable, le peuple congolais est un peuple qui a la maturité, qui examine la situation politique, qui connaît le bien et le mal. Chacun devra s'assumer.