Le Bureau du contrôle des avoirs étrangers (OFAC) du département du Trésor des Etats-Unis a sanctionné les généraux Gabriel Amisi Kumba et John Numbi. L’OFAC a spécifiquement désigné John Numbi <em>« pour son engagement dans des actions ou des politiques qui sapent le processus ou les institutions démocratiques en RDC, et Gabriel Amisi Kumba pour être à la tête d’un groupe armé qui a menacé la paix, la sécurité et la stabilité de la RDC, »</em> dit le communiqué de l’institution américaine qui précise qu’à <em>« la suite des actions initiées aujourd’hui, tous les avoirs des individus désignés relevant de la juridiction des Etats-Unis sont gelés, et il est généralement interdit aux ressortissants américains de se livrer à une quelconque transaction avec eux. »</em>
<strong>Répression des manifestations pointée du doigt…Troisième mandat probable de Joseph Kabila. </strong>
« Des agents de l’Etat congolais ont continué de violer les droits politiques et les libertés publiques du peuple congolais, comprenant l’implication dans la détention de représentants de la société civile et de l’opposition pour des raisons politiques, des violations des droits de l’homme fondamentaux et l’usage illicite de la force. Dans plusieurs régions du pays, les forces de défense et de sécurité ont violemment réprimé des manifestations organisées pour faire pièce à un nouveau projet de loi électorale qui, comme beaucoup de gens le craignent, permettrait au Président Kabila de briguer un troisième mandat. Les Etats-Unis ont été alarmés par les violences qui se sont produites à Kinshasa la semaine dernière, la mort de douzaines de civils et de plusieurs policiers et la destruction des sièges de deux partis politiques de l’opposition par les forces de sécurité gouvernementales. Ces actions ont sapé les institutions et le processus démocratiques et menacé la paix, la sécurité et la stabilité de la RDC et de son peuple. »
<strong>Pourquoi Gabriel Amisi Kumba ?</strong>
<em>« Le Général-Major Gabriel Amisi Kumba (Amisi) est un commandant des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Il est le chef des unités FARDC dans la Première zone de défense, qui couvre l’ex-province du Bandundu, le Kongo Central, l’ex-province de l’Equateur et Kinshasa. Ces unités auraient participé à une répression violente des manifestations politiques et à des exécutions extrajudiciaires, »</em> dit le communiqué qui ajoute que <em>« des violations accrues des droits à la liberté d’expression, d’association et de rassemblement pacifique ont été rapportées dans les provinces de l’ouest du pays, plus particulièrement à Kinshasa. Les soldats des FARDC ont utilisé la force de manière excessive et des armes mortelles pendant les manifestations et les rassemblements politiques, particulièrement au cours des manifestations organisées par des leaders de l’opposition et des acteurs de la société civile en janvier 2015</em>. »
<strong>Les américains citent également des faits remontants à 2002.</strong>
Bien qu’Amisi ait été impliqué dans de graves violations de droits de l’homme et du droit humanitaire international en sa qualité de commandant de l’armée et ce depuis 2002, il n’a jamais été poursuivi pour ces crimes. En août 2014, la Mission de stabilisation de l’Organisation des Nations Unies en RDC (MONUSCO) aurait dénoncé le fait qu’aucune enquête judiciaire n’avait été ouverte à l’encontre d’Amisi.
<strong>Pourquoi John Numbi ?</strong>
<em>« Le Général John Numbi est l’ancien Inspecteur Général de la Police Nationale Congolaise. Pendant les élections de gouverneurs de Mars 2016 dans les quatre provinces issues de l’ex-Katanga, Numbi a été impliqué dans des actes d’intimidation violente pour assurer la victoire de candidats associés à la coalition de la MP du Président Kabila. Numbi a menacé de tuer les candidats de l’opposition qui ne s’étaient pas retirés de la course volontairement et, le jour même au cours duquel ces échanges auraient eu lieu, trois candidats se sont retirés. Numbi aurait aussi donné aux députés provinciaux un code numérique unique qui devait être écrit sur chacun de leurs bulletins de vote afin qu’il puisse vérifier les suffrages remportés après l’élection. Bien qu’il ne soit plus un responsable du gouvernement de la RDC, Numbi reste apparemment un conseiller influent du Président Kabila, » </em>dit le communiqué.