Mise à jour
Le bilan de la récente attaque meurtrière des islamistes ADF à Byambwe, dans le territoire de Lubero, dans la nuit du vendredi 14 novembre, a été revu à la hausse, passant de 20 à 28 personnes tuées, dont 17 patients exécutés au centre de santé de référence de la localité. Ces nouvelles tueries sont survenues dans la nuit de vendredi à samedi 15 novembre.
Selon le colonel Kiwewa Mitela Alain, administrateur du territoire de Lubero, joint par ACTUALITÉ.CD, ce nouveau bilan découle des fouilles menées à Biambwe et dans ses environs au lendemain de l’attaque. Il précise toutefois que ces chiffres demeurent provisoires.
L’autorité territoriale condamne l’attaque contre une structure sanitaire qui servait une population déjà vulnérable, en majorité composée de personnes fuyant les atrocités dans plusieurs villages de la chefferie des Baswagha et du secteur des Bapere. Il appelle les habitants des zones non sécurisées à renforcer la collaboration avec les FARDC en signalant tout mouvement suspect.
L’AT de Lubero rapporte également d’autres assassinats : deux personnes tuées dans le quartier Makuta, une femme exécutée à Rabiano, à trois kilomètres du centre de Biambwe trois personnes tuées dans la même cité, ainsi que deux autres victimes retrouvées une ferme.
La zone de santé de Biena confirme l’attaque. Un membre du personnel soignant évoque l’incendie du pavillon de maternité et du bloc opératoire, ainsi que le pillage des médicaments. Il affirme que 17 personnes, dont quatre femmes allaitantes, ont été exécutées sur leur lit d’hôpital. Il appelle le gouvernement à considérer la menace ADF avec la même attention que l’agression rwandaise, notamment en renforçant la protection des infrastructures médicales dans les zones en danger.
Les communautés locales déplorent l’absence d’intervention rapide des forces armées alors que des alertes ont été lancées plus tôt, notamment à Bujumbura, localité située à cinq kilomètres de Biambwe. Dans cette zone, un agriculteur avait récemment été atteint par balle et reçoit actuellement des soins à Mambowa.
Cette attaque survient quelques jours après un autre incident meurtrier dans la même entité, près de Mayiba, où trois personnes avaient été exécutées. Les violences de ces derniers jours ont provoqué un déplacement massif des habitants. Les activités socio-économiques sont paralysées et plusieurs écoles ont suspendu les cours dans un contexte de peur généralisée.
La veille, le jeudi 13 novembre 2025, une autre attaque attribuée aux ADF avait été déjouée à Mayiba, dans la localité de Masingi. Selon des sources locales, les assaillants avaient tenté d’entrer dans le village via le quartier Kavale, situé à environ 200 mètres du centre. Ils ont été repoussés grâce à la réaction rapide des forces conjointes FARDC–UPDF, provoquant leur débandade. Les échanges de tirs ont temporairement interrompu le trafic sur l’axe Njiapanda–Mayiba, les habitants ayant signalé des coups de feu provenant de la brousse dans plusieurs directions.
Ce dimanche 16 novembre, le pape Léon a dénoncé les persécutions visant des communautés chrétiennes dans plusieurs régions du monde et a exprimé sa proximité avec les familles des victimes du massacre survenu ces derniers jours dans l’est de la RDC précisément à Biambwe où plusieurs civils ont été tués ce week-end.
Le groupe terroriste de l'ADF, l’un des plus actifs de la région, poursuit une stratégie de terreur ciblée et conserve une capacité d’action importante malgré la pression militaire conjointe RDC–Ouganda. La région est régulièrement endeuillée par des massacres perpétrés par les rebelles ougandais de l’ADF. En septembre dernier, plus de cent personnes avaient été tuées à Ntoyo, dans la chefferie de Baswagha, en territoire de Lubero.
Josué Mutanava, à Goma