Foi, groove et émotion : l’exceptionnelle Nathalie Makoma renaît avec Na Ndimi

Nathalie Makoma
Nathalie Makoma

Quarante-trois ans et une voix qui n’a rien perdu de sa ferveur. Nathalie Makoma revient, apaisée, entière, les pieds nus sur la terre de sa foi. Son nouvel album, Na ndimi, sonne comme une confession à ciel ouvert, onze titres, quarante et une minutes de repentance, de reconnaissance et de prière. Un retour sans artifices, ni posture : elle ne force rien. Elle est authentique, vraie, sincère.

Sur la pochette, tout est dit. Cheveux afro, rouge à lèvres, piercing. Un regard droit dans l’objectif. Nathalie n’a rien à prouver. Elle revient d’un long détour, une carrière solo en dehors du gospel, mais retrouve ici sa maison, sa fratrie, sa foi.

Dès le premier titre, “I Give All”, la voix se livre dans un pop profond, tissé d’anglais et de lingala. Nathalie offre tout, littéralement, à Dieu. Dans “Tokumisi yo”, la deuxième piste, elle s’élève dans la louange : la voix est puissante, la joie débordante, la danse contagieuse. La Nathalie d’hier, solaire et pleine de vie, réapparaît dans ce pop dansant à l’énergie quasi cathartique.

Puis, la douceur reprend le dessus avec la troisième piste, une prière à voix nue. Elle demande à Dieu “d’ouvrir les portes du paradis”, d’entendre sa voix. Elle dit avoir entendu celle des anges. C’est un coup de cœur, une chanson de retour au Père, où la sincérité remplace toute virtuosité.

“Se yo”, quatrième titre, pousse plus loin la reddition. “Je ne suis qu’un enfant”, chante-t-elle, “et pour moi ce n’est que Dieu.” Un lingala limpide, une voix qui s’offre sans détour. Dieu roi du cœur, Dieu unique, Dieu refuge.

Dans “Tempelo na ye”, cinquième morceau, le passé refait surface. La fratrie Makoma est là, réunie. Les harmonies familières, la chaleur des voix d’Annie, la puissance de Pengani, la touche rap du groupe originel. C’est un vrai voyage dans le temps, vers cette époque où le gospel rime avec groove.

La suite, “Elongi na yo”, ramène Nathalie seule face à Dieu. Elle gravit “la montagne”, cherche “le visage de Dieu”. La chanson monte, implore, respire. “Tu es Alpha et Omega”, chante-t-elle, comme un cri de renaissance.

Avec “Na longi”, la victoire s’affirme : un soft rock teinté d’afrobeat, un mélange d’anglais et de lingala. Nathalie y célèbre la guérison, la délivrance. Dans “Nzambe aza na yo”, elle rappelle : “Tu n’es jamais seul.” Un gospel pop vibrant, invitation à reconnaître la présence divine dans les creux du quotidien.

Vient ensuite “Na kangami na yo”, où la voix se pose sur un zouk dansant. Elle promet fidélité et obéissance à Dieu, dans une sensualité rythmée, presque charnelle. C’est la deuxième et dernière fois qu’un peu de rap s’invite, clin d’œil à la signature Makoma.

Le titre phare, “Na ndimi”, redonne place au collectif. R&B, chœurs, dialogue des voix. Nathalie confesse s’être éloignée, s’être trompée, mais la réconciliation est totale. Le groupe mythique retrouve ici sa complicité et son équilibre.

Enfin, “I Am Strong”, clôt l’album. Un soft rock comme un dernier souffle : “Vous m’avez promis la mort, vous avez promis ma chute. Maintenant, je suis entre les mains de Dieu.” Une conclusion sans amertume, juste la paix.

Le 24 octobre, Makoma se reforme sur scène, au Dôme de Paris, ex-Palais des Sports. Ouverture des portes à 19 heures. L’album et le concert sont produits par The Lion Records, du producteur Steeve Mbimbi.

Avec cet album, Nathalie Makoma ne revient pas pour plaire. Elle revient pour témoigner. Et cette fois, elle n’a plus rien à prouver, sinon que la foi, la vraie, peut aussi faire danser.