Alors que l’escalade des violences et des tensions verbales entre Kinshasa et Kigali, ainsi qu’entre Kinshasa et la rébellion de l’AFC/M23 se poursuit sur le terrain, en dépit de l’entérinement des accords de Washington en présence du président américain Donald Trump, les États-Unis promettent de tout mettre en œuvre pour faire respecter l’accord de paix de Washington, signé entre la RDC et le Rwanda.
Ces assurances ont été données par Lucy Tamlyn, ambassadrice des États-Unis en République démocratique du Congo, lors d’un échange avec la presse lundi 15 décembre 2025 à Kinshasa. Selon la diplomate américaine, les États-Unis répondront aux actions sur terrain tout en privilégiant la voie diplomatique.
"Le message que je souhaite transmettre ou lancer est que le président Donald Trump est un homme de paix. Il a voulu rassembler les parties prenantes pour discuter, engager un dialogue en faveur de la paix. Nous savons que ce n’est que le début du processus, du travail. Sachez que vous pouvez compter sur les États-Unis : nous répondrons aux actions sur le terrain avec beaucoup de fermeté, tout en continuant à privilégier la voie diplomatique afin de garantir le respect des engagements pris", a rassuré Lucy Tamlyn, ambassadrice des États-Unis en République démocratique du Congo.
À l'en croire, son pays examine tous les outils possibles afin de s’assurer du respect des engagements pris.
"Nous suivons de près la situation et nous allons travailler très étroitement avec tous les pays concernés pour que les engagements soient respectés. Nous sommes en train d'examiner tous les outils possibles : outils diplomatiques, sanctions, activités bilatérales et multilatérales, afin d’assurer le respect des engagements pris soient respectés. Le président Trump, lui-même, est très engagé pour la paix en RDC, lui-même est très engagé et suit avec beaucoup d’intérêt la situation sur le terrain ici. Comme je l’ai dit, nous sommes en train de préparer une réponse", a ajouté la diplomate américaine.
Par ailleurs, Lucy Tamlyn a rappelé que le Secrétaire d'Etat américain Marco Rubio et le représentant des USA à l'ONU l'Ambassadeur Mike Waltz avaient déjà donné le ton sur la réelle position des États-Unis.
"Vous savez que les États-Unis ont déjà fait des déclarations par le biais de notre secrétaire d’État ainsi que de notre ambassadeur auprès des Nations unies à New York. Dans ces déclarations, nous avons dénoncé les actions sur le terrain. Nous avons clairement indiqué que nous voulons que le Rwanda respecte les engagements pris avec le président Trump à Washington le 4 décembre. Nous reconnaissons le droit de la RDC de défendre son territoire et d’inviter les forces Rwandaises à se retirer", a-t-elle rappelé.
La ville d’Uvira, considérée comme stratégique dans le dispositif sécuritaire du gouvernement congolais dans la province du Sud-Kivu, était passée sous le contrôle de la rébellion de l’AFC/M23, renforçant ainsi son influence et sa mainmise dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu. Il s’agit d’un verrou essentiel, susceptible d’ouvrir la voie à l’AFC/M23 soutenue par le Rwanda vers l’espace Grand Katanga, considéré comme le poumon économique du pays.
Après une série de pressions de la communauté internationale, plusieurs pays, en particulier les États-Unis d’Amérique, ont dénoncé cette attitude de la rébellion de l’AFC/M23, soutenue par le Rwanda. Pour Washington, Kigali n’a pas respecté ses engagements. C’est dans ce contexte que l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23) a annoncé le retrait unilatéral de ses forces de la ville d’Uvira, dans la province du Sud-Kivu, afin de se conformer à la demande de l’un des médiateurs dans la crise qui secoue la région des Grands Lacs, à savoir les États-Unis d’Amérique. Selon un communiqué signé le lundi 15 décembre 2025 par Corneille Nangaa, coordonnateur politique de la rébellion, l’objectif poursuivi est de donner une chance aux processus de paix en cours.
La détérioration de la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC a coïncidé avec l’entérinement des accords de Washington, signés entre Kinshasa et Kigali sous les auspices des États-Unis d’Amérique. Alors que ces accords étaient censés consolider le cessez-le-feu souhaité par les médiateurs et plusieurs partenaires de la RDC et du Rwanda, la situation s’est au contraire dégradée, marquée par des accusations mutuelles entre les deux États quant à la responsabilité de la crise sécuritaire actuelle.
Clément MUAMBA