Réagissant à la condamnation à mort de Joseph Kabila prononcée par la Haute Cour militaire ce mardi 30 septembre, Emmanuel Ramazani Shadary déplore un procès qu’il juge inopportun avec, bien plus, le risque de diviser davantage les Congolais.
Interrogé par Actualité.cd à la suite du verdict, le secrétaire permanent du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) accuse le régime de Félix Tshisekedi de détourner l’attention de l’opinion publique avec ce procès, au lieu de s’attaquer aux véritables problèmes qui minent le pays.
« Ils ont fait ça pour distraire la population et l'opinion au lieu de s'attaquer au sérieux problème de la RDC : sécurité, guerre et surtout la crise politique qui a à peine des propositions quasiment inquiétantes », a déclaré Emmanuel Ramazani Shadary.
Il évoque aussi les récents accords sur le plan international, notamment ceux de Washington et de Doha, qu'il considère non seulement comme des revers diplomatiques mais aussi des signes d’un pouvoir en difficulté : « tout le monde sait qu'ils sont en colère parce que depuis un certain temps rien ne marche. Tout ce qu'ils font échoue : Washington, Doha, revirement diplomatique spectaculaire à 180 degrés. »
Et de s'interroger : « ce procès apporte quoi de positif au peuple congolais ? au lieu de chercher la cohésion et la réconciliation nationale. »
Pour celui qui fut dauphin de Joseph Kabila lors de la présidentielle de 2018, ce procès risque de diviser davantage les Congolais, évoquant même déjà des tensions linguistiques et géographiques.
« Je peux me tromper mais ce procès divise davantage les Congolais au point que certains commencent déjà à parler de division en termes linguistique voire géographique. Ce n'est pas ça la solution. Les solutions, nous les avons : il faut nous mettre ensemble. Plus on cherche à l'humilier [Kabila, ndlr], plus il devient encore plus populaire qu'avant », a conclu Ramazani Shadary.
Condamné à mort, Joseph Kabila devra également verser près de 34 milliards de dollars américains en réparation des préjudices causés dont 29 milliards à la partie civile de la RDC, 2 milliards à la province du Nord-Kivu et 2 autres milliards à celle du Sud-Kivu. Par ailleurs, la demande de mise sous séquestre de ses biens a été rejetée par la Haute Cour militaire.
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Japhet Toko