Les députés nationaux et sénateurs reprennent ce lundi 15 septembre, le chemin de l’hémicycle pour la session ordinaire après trois mois de vacances parlementaires. Essentiellement budgétaire, cette session s’ouvre dans un contexte social, politique et sécuritaire tendu.
D’une part, les deux bureaux de deux chambres du Parlement congolais sont menacés de pétitions signées par des parlementaires respectifs à l’aune de la rentrée parlementaire.
À l’Assemblée nationale, des pétitions visant à destituer certains membres du bureau dont le Président Vital Kamerhe et la Questeure Chimène Polipoli ont déjà atteint plus de 200 signatures, dépassant ainsi le seuil de recevabilité de ces pétitions.
Les pétitionnaires reprochent notamment au Bureau Kamerhe, la « gestion opaque » des finances de leur chambre, la « non prise en compte de la situation sociale de députés », le « vote des lois dans la légèreté », le « retard ou blocage des moyens de contrôle parlementaire », d’après le député Crispin Mbindule membre de l’UDPS-Tshisekedi et ancien de l’UNC de Vital Kamerhe, un des signataires de ces pétitions.
Les mêmes griefs sont formulés contre le bureau du Sénat par un autre membre de l’UDPS-Tshisekedi, le sénateur Afani Idrissa Mangala. D’après ce parlementaire, les pétitions visant à destituer les membres du bureau de la chambre Haute du Parlement avaient déjà franchi le cap des 70 signatures.
Au-delà de ces tensions politiques qui secouent les bureaux des chambres du Parlement, il y a aussi la situation sécuritaire qui reste instable. De vastes zones de la partie Est du pays sont toujours sous occupation de la rébellion de l’AFC/M23 appuyée l’armée rwandaise. La situation sociale et humanitaire est très instable avec plus de 7 millions de déplacés internes.
La résurgence de la maladie à virus Ebola dans la province du Kasaï devra aussi attirer l’attention.
Par-dessus tout, les députés et sénateurs doivent, au cours de cette session, adopter les lois budgétaires dont la reddition des comptes 2024 et le projet de loi de Finances 2026.
Le gouvernement congolais a adopté, vendredi dernier en Conseil des ministres, un projet de loi de Finances 2026 chiffré à 20,3 milliards USD, soit une hausse de 16,4 % par rapport à celui de 2025. Le gouvernement prévoit de déposer ce texte ce même jour d’ouverture de la session budgétaire.
Le contrôle parlementaire est aussi attendu pour rationaliser l’appareil de l’État. La session qui s’ouvre ce jour, devra se clôturer le 15 décembre prochain.
Berith Yakitenge