Massacre de plus 70 civils à Ntoyo : « Les autorités chargées de la protection du territoire et de la population portent la responsabilité pleine et entière de ces vies innocentes sacrifiées » ( Moïse Katumbi)

Lubutu, village voisin de Ombole, dans le secteur de Bapere
Lubutu, village voisin de Ombole, dans le secteur de Bapere

Le président de l’Ensemble pour la République, Moïse Katumbi, a levé la voix contre le massacre d’au moins 72 civils, perpétré par les ADF à Ntoyo, village de la localité de Mahoho situé à près de 7 km à l'Est de Manguredjipa, dans le secteur des Bapere (territoire de Lubero) au Nord-Kivu dans la nuit du lundi 8 à mardi 9 septembre. L’opposant charge les autorités sécuritaires, alertées en vain pour intervenir.

Rappelant l’état de siège en vigueur au Nord-Kivu depuis plus de 4 ans, Moïse Katumbi dénonce un massacre commis dans une impunité « révoltante », et appelle Kinshasa à reconnaître « son échec » à protéger le droit sacré de la vie. 

« Sous l’état de siège décrété à répétition par Kinshasa, censé sécuriser l’Est de la RDC, les ADF massacrent dans une impunité révoltante, révélant l’échec total de l’Etat à protéger le droit sacré à la vie. Cette nouvelle tragédie suscite une colère d’autant plus vive que les villageois avaient alerté et sollicité en vain la protection étatique. Les autorités, chargées de la protection du territoire et de la population, n’ayant pas pris les mesures nécessaires de sécurité, portent la responsabilité pleine et entière de ces vies innocentes sacrifiées », écrit-il dans le réseau social X.

Profitant de l’occasion, l’ancien candidat président de la République en exil est revenu sur la nécessité d’organiser un dialogue inclusif, auquel aspire toute l’opposition congolaise, qu’il présente comme cette voie censée sortir le pays « du chaos et garantir aux Congolais paix, sécurité et dignité. »

Un agent de sécurité a indiqué à ACTUALITE.CD avoir compté cette journée, 72 corps sur les lieux de l’attaque. Parmi les victimes, 26 ont été tuées dans une parcelle où se tenait une veillée mortuaire. Les infortunés ont été achevés par balles, confie notre source.

D’après lui, une centaine de personnes ont été enlevées par les assaillants. Au moins 16 maisons, 8 motos et deux véhicules ont été incendiés. Ces dernières informations des sources sécuritaires à Manguredjipa sont corroborées par la société civile dans la région.

L'État Islamique Daesh revendique, lui, avoir tué  “100 chrétiens” à Ntoyo, en territoire de Lubero. Dressant un bilan de 71 personnes tuées et de six autres blessées et d’innombrables disparus, Kinshasa a condamné avec fermeté les attaques terroristes des ADF. Il promet de renforcer des moyens pour plus de protection des populations civiles et la restauration de la sécurité.

Samyr LUKOMBO