Alors qu'en juin dernier au Conseil de sécurité, Bintou Keita, patronne de la MONUSCO avait fait état des progrès vers la levée des restrictions limitant la capacité de la MONUSCO à fonctionner efficacement dans les zones sous contrôle de l'AFC/M23, près de trois mois après le problème semble ressurgir une nouvelle fois dans cette partie du pays.
Au cours d'une conférence de presse animée dimanche 7 septembre 2025 à Beni ( Nord-Kivu) dernière étape de son séjour de travail en RDC, Jean-Pierre Lacroix, Secrétaire Général Adjoint de l'ONU en charge de maintien des opérations qualifie la situation d'"inacceptable".
"Nous avons dans la zone occupée actuellement par le M23 et les forces rwandaises, des difficultés supplémentaires liées aux restrictions qui sont imposées à nos collègues de la MONUSCO, restriction de liberté de mouvement, restriction au titre de la fourniture de ce qui permet à nos collègues de subsister pour vivre d'eau, d'électricité, des pressions qui sont inacceptables et que nous devons à tout prix alléger, des restrictions au niveau du passage des biens et personnes à la frontière de Goma, Gisenyi et cetera, et cetera", a déclaré Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint de l'ONU en charge des opérations de maintien de paix.
Pour le numéro 2 de l'ONU, ces mesures de restrictions doivent être levées. Jean-Pierre Lacroix a indiqué que lors de son échange avec les autorités congolaises,son institution a été encouragée à demeurer présente à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu.
"Et donc, notre intention, c'est de faire tout ce qui sera possible de faire pour lever ces restrictions. Nous appelons à la coopération de tous pour que cela se réalise. C'est aussi une question que j’ai abordée évidemment, avec les autorités congolaises qui m'ont indiqué qu'elles souhaitaient que nous restions dans toute la mesure du possible, présents à Goma pour jouer le rôle que nous pouvons jouer sur place, conformément à notre mandat", a ajouté Jean-Pierre Lacroix dans son intervention.
Lors du précédent rassemblement du Conseil de sécurité en mars 2025, la Représentante du SG de l'ONU en RDC, Bintou Keita avait dénoncé les restrictions imposées à la Monusco dans les zones contrôlées par la rébellion de l’AFC/M23. Bintou Keita avait évoqué notamment les barrages routiers ou l’exigence d’un préavis de 48 heures pour les convois des Nations-Unies.
De son côté, la rébellion AFC/M23 soutenue par le Rwanda accusait la Monusco d'avoir pris partie dans le conflit en menant des attaques contre Goma, Kavumu, et d’autres localités dans le Nord et Sud-Kivu aux côtés des FARDC, de la SADC. Des allégations rejetées par la mission de l'ONU en RDC.
Rappelons-le, c'est en date du dimanche 15 juin, que Bintou Keita, cheffe de la Monusco avait clôturé sa visite de trois jours à Goma, au Nord-Kivu. Durant son séjour dans cette zone sous occupation de la rébellion AFC/M23 soutenue par le Rwanda, Bintou Keita s’est entretenue avec diverses personnalités, dont les responsables de l’AFC/M23.
Clément MUAMBA