Les travaux de la soixantième session ordinaire du Conseil des Droits de l'homme des Nations-Unies se sont ouverts ce lundi 8 septembre à Genève en Suisse. Du 8 septembre au 3 octobre 2025, le Conseil va examiner plus de soixante rapports présentés par le Secrétariat des Nations Unies et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, des experts des droits de l'homme et d’autres organes d’enquête sur la situation des droits de l'homme dans plus de quarante pays.
Dans son discours, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Türk a rappelé que le droit international est le fondement de la paix, de l'ordre mondial et de la vie quotidienne. Ignorer le droit normalise les violations et son utilisation sélective menace la justice, a-t-il précisé. Dressant un tableau sombre de la situation des droits de l'homme au monde, y compris en RDC, Volker Türk appelle tous les États à se réveiller et à agir.
« En République démocratique du Congo, des preuves accablantes montrent que des violations graves et des abus continuent d’être commis par toutes les parties au conflit », a dénoncé Volker Türk rappelant que les droits de l’homme sont les fondements solides de sociétés prospères mais aussi des liens de confiance entre les peuples et leurs gouvernements.
Bien avant l'ouverture de ces assises et en réaction du rapport de la mission d'établissement des faits sur les crimes commis dans les provinces du Nord et Sud-Kivu, Volker Türk avait fustigé vendredi 5 septembre 2025 les atrocités horribles décrites dans ce rapport. Face aux difficultés financières rencontrées par la Mission d’établissement des faits du HCDH sur la situation dans les deux provinces, conformément au mandat confié par le Conseil des droits de l’homme, Volker Türk avait insisté sur l'établissement de responsabilité tout en garantissant le droit des victimes.
« Il est impératif d'enquêter rapidement et de manière indépendante sur toutes les allégations de violations afin de garantir la responsabilité et le droit des victimes à la vérité, à la justice et à des réparations, notamment des garanties de non-répétition. La mise en œuvre rapide de la Commission d'enquête mandatée par le Conseil des droits de l'homme pour poursuivre ce travail essentiel est essentielle. Nous ne devons rien de moins aux nombreuses victimes », avait plaidé le responsable des Droits de l'homme au sein des Nations-Unies.
Le rapport de la Mission d'établissement des faits (FFM) du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme sur la situation au Nord et au Sud-Kivu sera à l'ordre du jour de ces assises.
Ces assises interviennent après la publication par le Haut-Commissaire des Nations-Unies aux Droits de l'homme du rapport de la mission d'établissement des faits décidée à l'issue de la 37e session extraordinaire du Conseil des Droits de l'homme de l'ONU en février 2025. Ce rapport produit par la FFM du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) sur la situation au Nord et au Sud-Kivu indique que depuis fin 2024, de graves violations des droits humains ont été commises par le M23, soutenu par les Forces de défense rwandaises (RDF), ainsi que par les Forces armées congolaises (FARDC) et les groupes armés affiliés.
Le gouvernement Congolais qui a salué les conclusions de ce rapport va profiter de ces assises pour appeler une nouvelle fois à la mobilisation internationale accrue contre les crimes liés à l'agression rwandaise. C'est dans ce cadre qu'une délégation du gouvernement congolais séjourne déjà à Genève. Il s'agit notamment du Ministre d'État, ministre de la Justice et Garde des Sceaux Guillaume Ngefa, les ministres des Droits humains Samuel Mbemba, de la Communication et Médias Patrick Muyaya, ainsi que la vice-ministre des Affaires étrangères, Noëlla Ayeganagato.
Clément MUAMBA