La fédération Mahindule a organisé, ce lundi 25 août, un atelier au Centre culturel André Blouin autour du thème : « Dynamiques et enjeux de la conquête panafricaine : approches historiques et contemporaines ». L’événement, tenu dans une ambiance studieuse et riche en échanges, a ouvert un espace de réflexion sur les combats passés et présents pour la libération totale du continent africain.
Principal intervenant, Mwazulu Diyabanza a mis en lumière des épisodes souvent absents des manuels scolaires tels que la participation de combattants noirs haïtiens aux luttes d’indépendance en Amérique et en Colombie, ainsi que leur influence sur les premières aspirations africaines à la souveraineté.
« C’est la révolution haïtienne qui a inspiré les mouvements d’indépendance à travers toute l’Afrique », a-t-il affirmé.
Selon lui, ces luttes démontrent que le panafricanisme n’est pas né d’une idéologie récente, mais d’un vécu commun de résistance, de dignité et de quête de liberté.
Avant d’aborder les perspectives contemporaines, une série de questions-réponses entre intervenants et participants a enrichi le débat. Celui-ci s’est ensuite focalisé sur les fractures actuelles qui freinent l’unité africaine dont l’absence d’un socle spirituel, les divisions héritées de la colonisation, l’influence persistante des puissances étrangères et le manque de conscience historique collective. Beaucoup ont souligné que le panafricanisme reste un socle réparateur et qu’il ne peut aboutir sans retour à l’unité.
Pour Pascal Muteba, modérateur de l’atelier, « le panafricanisme, aujourd’hui, doit d’abord passer par la prise de conscience des peuples africains et afro-descendants, où qu’ils se trouvent. L’unité est cruciale pour faire face aux défis environnementaux, politiques, sociaux et économiques de l’Afrique ».
De son côté, Mwazulu Diyabanza a insisté :
« Le panafricanisme est le chemin par excellence vers l’unité, et cette unité est la condition sine qua non de la libération de l’Afrique du joug impérialiste occidental et de l’accomplissement de sa destinée. L’Afrique est appelée à devenir une véritable puissance planétaire », a-t-il dit.
Et d’ajouter :
« Aidons l’humanité à avancer. C’est à partir du Congo que ce mouvement doit s’amplifier. Ne laissons plus ce pays à terre, ni spectateur de l’évolution africaine. Œuvrons pour qu’il retrouve la place qui lui revient ».
Cet atelier s’inscrivait dans le cadre de la première édition de la tournée panafricaine initiée par la fédération Mahindule, qui se déroule du 12 au 30 août 2025.
Noélla Butchwambanda, stagiaire Unisic