Plusieurs territoires de la province de l'Ituri dans l’Est de la République démocratique du Congo, en proie à l’insécurité et aux violences dues à l’activisme des groupes armés, connaissent une situation humanitaire alarmante. En raison de cette instabilité, plusieurs partenaires humanitaires ont suspendu et retardé temporairement leurs opérations, privant ainsi 256 000 personnes de services essentiels comme la santé et la nutrition d’après un rapport du bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA).
“Plusieurs partenaires humanitaires ont dû suspendre temporairement ou retarder leurs opérations dans la région en raison de cette instabilité récurrente et des restrictions d’accès qu’elle engendre. Environ 256 500 personnes sont privées d’accès aux services humanitaires essentiels (santé, nutrition, protection) dans les zones de santé de Nizi, Fataki, Bambu, Mangala et Rethy. Par ailleurs, plusieurs organisations mettent en place des mesures de mitigation pour maintenir une présence minimale dans les zones non directement affectées”, peut-on lire dans le document.
Ce rapport documenté pendant la période du 1er au 31 juillet 2025 a fait également allusion à la multiplication des représailles contre la population civile, sur l’axe komanda-Luna à Irumu, depuis le lancement des opérations militaires contre les ADF, le 6 juillet, dans la zone de santé de Lolwa dans le territoire de Mambasa. Environ 30 000 personnes fuyant ces attaques se sont réfugiées dans des écoles, églises et autres infrastructures publiques des localités voisines.
L’OCHA a stipulé que les femmes ont constitué 48% des personnes affectées par les violations signalées, dont 45% basées sur le genre, et que cette augmentation est intimement liée à l’instabilité sécuritaire dans les zones d’approvisionnement en vivre, et à la faible présence d’acteurs spécialisés dans la prévention des violations basées sur le genre.
Le territoire de Djugu, déjà instable, a connu une persistance de la dégradation sécuritaire dans les zones de santé de Nizo, Fataki et Lita, affectant ainsi les localités de Lopa, d’Iga barrière, de Soleniama et Nizi centre depuis mi-juillet.
Rappelons qu’au moins 50 personnes ont été tuées entre le 9 et 11 février dernier par les miliciens dans le site des déplacés de Djaiba dans le territoire de Djugu. Le territoire de Mahagi a été également affecté avec une hausse de violations à Logo et Angumu. Un acteur de protection a documenté 99 incidents en juillet dernier dans les deux zones de santé, contre 64 incidents pour le mois de juin. Dans le territoire d’Irumu en Ituri, une attaque meurtrière qui s'est produite dans la nuit du 26 au 27 juillet, attribuée au groupe armé ADF, a causé 43 morts dont 9 enfants et au moins 15 blessés à Komanda centre, selon le communiqué de l’OCHA.
Blessing Muayi, stagiaire Unisic