À la suite du statu quo observé sur terrain avec les initiatives de paix régionales et internationales, les pays donateurs qui financent la réponse humanitaire en République Démocratique du Congo alertent sur la dégradation continue de la situation sécuritaire et humanitaire dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), notamment dans les zones affectées par les conflits armés et l'insécurité.
Dans une déclaration conjointe rendue publique lundi 2 juin 2025, les Etats-Unis, la France, la Belgique, la Suisse, l’Allemagne, la Hollande, la Norvège, la Suède, le Japon, le Canada et la Grande Bretagne et l’Union Européenne se disent "profondément" préoccupés par les difficultés croissantes rencontrées par les acteurs humanitaires, tant nationaux qu'internationaux sur le terrain.
"Leur engagement essentiel auprès des populations vulnérables est entravé par divers obstacles, notamment les impositions illégales de soi-disant «taxes » et «droits de douane» par le groupe armé M23, visé par les mesures du régime de sanctions du Conseil de sécurité des Nations Unies. Ces pratiques contreviennent aux principes fondamentaux de l'action humanitaire -humanité, neutralité, impartialité et indépendance et compromettent l'accès à l'aide vitale. Nous appelons toutes les parties à placer la sécurité et la dignité des populations affectées au-dessus de toute considération politique ou militaire", ont-ils fait savoir dans la déclaration conjointe.
Ces États appellent toutes les parties concernées - y compris les groupes armés et le Gouvernement congolais- de faciliter la fourniture de l'aide humanitaire et du développement aux populations les plus touchées pour couvrir leurs besoins de base, y compris l'accès à l'eau, la santé de base, l'énergie et d'autres fournitures nécessaires à la survie.
"Il est impératif de garantir un accès humanitaire sans entrave. Nous soulignons l'importance pour les acteurs humanitaires et de développement d'avoir une précision par les parties prenantes sur les modalités opérationnelles dans les zones actuellement sous contrôle de M23 soutenus des Forces de Défense Rwandaise (RDF).Enfin, nous réaffirmons notre soutien indéfectible à une action humanitaire fondée sur les principes humanitaires universels", ont-ils ajouté.
Cette déclaration s'inscrit dans le cadre du dialogue continu que mènent ces États avec la Première ministre, Cheffe du Gouvernement, et le Gouvernement de la RDC, en tant que donateurs et partenaires internationaux. Elle traduit leur engagement commun à faire appliquer le droit international humanitaire, à préserver l'espace humanitaire, et à accompagner le peuple congolais en cette période critique.
Les pays donateurs encouragent l'engagement constructif continu du gouvernement afin que ce dialogue aboutisse à des résolutions fermes, comme convenu lors de la rencontre extraordinaire des Ambassadeurs du GCP (Groupe de Coordination des Partenaires de la République démocratique du Congo) avec la Première ministre en date du 4 mars de cette année.
Clément MUAMBA