La déclaration conjointe Gouvernement congolais et le M23/AFC exprimant leur volonté d'« œuvrer à la conclusion d’une trêve » ne cesse de susciter des réactions. Comme pour la Belgique, cette déclaration conjointe est également saluée en interne par des forces politiques et sociales. Pour la coalition Lamuka, il s'agit d'un premier pas qui doit conduire à un dialogue inter congolais. À en croire Prince Epenge, porte-parole de la plateforme dirigée par Martin Fayulu, il était primordial de faire cesser les hostilités et permettre aux populations de vaquer à leurs occupations.
« Le communiqué gouvernement - AFC/M23 à Doha pour nous est un premier pas pour un dialogue inter congolais, inclusif devant mener à la résolution définitive de trois crises qui rongent le pays : la crise sécuritaire, politique et sociale. Pour nous, les points en rapport avec le cessez-le-feu est le point qui nous intéresse le plus, il faut que la guerre s'arrête, il faut que le sang qui coule au Nord-Kivu, Sud Kivu et en Ituri cesse. Il faut que des milliers de congolais qui ont fui en Ouganda, au Rwanda et ailleurs puissent rentrer », a dit à ACTUALITE.CD ce jeudi 24 avril 2025 Prince Epenge, porte-parole de la coalition Lamuka.
Cette plateforme politique née à Genève (Suisse) appelle à la fusion des différents processus de paix autour de la démarche pilotée par la CENCO-ECC.
« L'opposition politique, l'opposition armée, la société civile et le gouvernement doivent se mettre autour d'une table. Nous souhaitons au sein de la coalition Lamuka avec Martin Fayulu que ces trois processus soient fusionnés : le processus de Qatar soit fusionné avec le processus de l'Union Africaine autour du processus de Kinshasa CENCO-ECC pour que nous puissions trouver une solution de toute urgence », a indiqué Prince Epenge.
Et d'ajouter :
« Il y a urgence, nous considérons que ce communiqué gouvernement-M23/AFC même si nous ne savons pas dans quelle condition et quelles sont les points qui restent encore non élucidés, nous pensons que le fait qu'il ait mis un point d'honneur sur le cessez-le-feu, cela nous intéresse mais maintenant il faut qu'on aille vite à un grand forum où toutes les parties prenantes seront autour de la table et toutes les questions seront traitées pour régler la question du Congo définitivement ».
Dans le texte conjoint signé par Lawrence Kanyuka Porte-parole civile de l'AFC/M23 et Papy Mbuyi Kanguvu chef de la délégation congolaise et Directeur général adjoint de la Direction Générale des Migrations (DGM), les deux parties affirment notamment « la cessation immédiate des hostilités » et le « rejet catégorique de tout discours de haine et d’intimidation ». Les deux camps appellent les communautés locales à s’aligner sur cette dynamique de désescalade.
Le dialogue annoncé devra porter sur « les causes profondes de la crise » à l’est du pays ainsi que sur « les modalités pour y mettre fin ». Les parties sollicitent le soutien du peuple congolais, des chefs religieux et des médias pour diffuser ce qu’ils qualifient de « message d’espoir et de paix ». Enfin, les signataires de la déclaration conjointe adressent leurs remerciements à l’État du Qatar pour ses efforts « continus » et son « engagement indéfectible » dans la facilitation de ces discussions.
Clément MUAMBA