Félix Tshisekedi lance les travaux de l'élaboration de la nouvelle politique salariale des agents publics

Photo d'illustration
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Le Président de la République, Félix Tshisekedi a lancé, ce jeudi 24 avril 2025, au Centre culturel des pays d'Afrique centrale les travaux de l'elaboration de la nouvelle politique salariale des agents publics de l'État. Une première depuis une cinquantaine d'années. A cette occasion, le Chef de l'Etat a invité le Gouvernement à concevoir une politique salariale plus juste et équitable, qui devra contribuer à la refondation d'un État fort.

 "Cette réforme traduit notre ferme volonté de bâtir un État juste et je m'assurerai personnellement de son application", a-t-il souligné avant de mettre en garde tous ceux qui tenteraient de s'ériger en obstacles contre cette nouvelle politique salariale.

Pour sa part, le Vice-Premier ministre en charge de la Fonction publique, Jean-Pierre Lihau, initiateur de cette grande réforme, a pratiquement peint le tableau sombre et malheureux que représente l'actuelle politique salariale caractérisée par beaucoup d' injustices, de disparités, d'écarts salariaux, d'exclusions, de fractures sociales, d'incertitudes et de manque de lisibilité d'avenir. Décrivant ces réalités criantes qui nécessitent une action publique forte, le Vice-Premier ministre Jean-Pierre Lihau a précisé : 

" D'un côté, nous avons des administrations que l'on pourrait qualifier de - mieux nanties- ou- bouches pleines- qui bénéficient des budgets confortables de rémunération en plus d'autres avantages issus des mécanismes bien souvent opaques et souvent déconnectés de l'effort fourni et de la qualification. Une opulence qui contraste avec le quotidien de la majorité d'autres fonctionnaires, pourtant dévoués, prestant dans d'autres secteurs de la vie nationale. Ces situations, parfois alimentées par des réseaux d'influence, créent un sentiment d'inéquité et alimentent un système administratif à double vitesse, à deux visages, les riches et les pauvres, les mieux servis et les laissés pour compte. Cette situation devenue insupportable doit prendre fin". 

Poursuivant la description de cette réalité injuste de la politique salariale actuelle, le VPM Jean-Pierre Lihau a fait savoir que de l'autre côté, on trouve une majorité des services moins nantis dits " bouches fermées " où leurs agents ont des salaires dérisoires. 

" Ces agents piliers essentiels du fonctionnement de l'Etat, perçoivent des traitements qui sont insignifiants, plongeant ainsi des familles entières de ces agents dans l'extrême précarité. Cette marque d'injustice est d'autant plus évidente lorsqu'on examine la désarticulation de la rémunération au regard des équivalences de grade ", a-t-il déploré avant de souligner que cette aberration est souvent la source de démotivation ou de contre-performance. 

A l'entendre, ce système est assis sur une logique discutable de création des primes spécifiques selon les services ou les catégories professionnelles qui finit par faire émerger de petits îlots de bien être dans un univers où plus de 70℅ de personnes perçoivent à peine 300.000 FC. 

Face à cette injuste, a fait remarquer le Vice-Premier ministre Lihau, le Président de la République a instruit la mise en place d'une nouvelle politique salariale pour rééquilibrer les choses et restaurer la justice sociale dans le secteur public.

Dans son oral, le Vice-Premier ministre en charge de la Fonction publique a reconnu que le chemin qui conduit vers une rémunération équitable sera parsemé de beaucoup de résistances et que la rupture ne sera pas évidente à réaliser. Mais face à cette résistance, il a également reconnu que sa détermination reste inébranlable sous la supervision de la Première ministre, cheffe du Gouvernement.

 "La Fonction publique, avec la collaboration des ministères du Budget et des Finances, agira avec fermeté mais avec un sens elevé d'écoute pour rétablir la justice sociale et l'équité en matière des rémunérations", a martelé le VPM Jean-Pierre Lihau. 

Pour lui, cette cérémonie reflète déjà l'engagement d'inclusivité dans lequel s'inscrit ces travaux sur la réforme de la politique salariale du secteur public. " Des représentants de tous les groupes professionnels et services seront conviés à se joindre à l'équipe d'experts chargée de la rédaction du document final de la politique salariale pour pouvoir y apporter les éléments pertinents devant alimenter les réflexions. Le point de départ est essentiellement constitué des études réalisées par des firmes spécialisées recrutées par l'État. Ces études seront soumises à la critique des responsables des services et des agents à travers leurs représentants afin de dégager des principes et des outils adaptés et applicables dans le contexte de notre pays. Le document qui sera produit à l'issue de ces travaux, sera présenté dans une plénière élargie pour adoption avant d'être discuté en Conseil des ministres et être coulé en acte réglementaire qui sera le décret sur les équivalences de grade des différentes catégories d'agents publics de l'État ", a précisé le Vice-Premier ministre Lihau.

Bien avant, le président de l'Intersyndicale nationale de l'administration publique (INAP), Fidèle Kiyangi a remercié le Gouvernement pour les avancées significatives amorcées pour l'amélioration des conditions sociales des fonctionnaires. Néanmoins, il a déploré la non application de nombreux engagements pris par le gouvernement dans le cadre du dialogue social avec le banc syndical de l'administration publique. 

Pour Fidèle Kiyangi, le lancement des travaux de l'élaboration de la nouvelle politique salariale des agents publics de l'État tombe à point nommé surtout qu'ils étaient attendus depuis des années par les fonctionnaires.

 " Ces travaux vont s'inscrire en lettre d'or au regard des résultats attendus pour l'amélioration des conditions sociales des agents publics de l'État ", a souligné le président de l'INAP.