Mai-Ndombe: hausse des prix de poissons à Inongo

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Le poisson est la nouvelle denrée alimentaire rare sur le marché d'Inongo, chef-lieu de la province de Mai-Ndombe. Bien que la ville borde le lac qui porte le nom de la province, se procurer du poisson est devenu très coûteux pour les citadins. Les prix de tous les poissons ont grimpé : certains ont doublé, d'autres ont même triplé en seulement quelques semaines.

Autrefois, le Parachama, désigné par son nom en lingala "Mungusu", se vendait à 2 500 FC ; il est désormais à 5 000 FC. Le Clarias Lazera (Ngolo), qui se vendait à 1 000 FC, est monté à 4 000 FC, tandis que le Tilapia, vendu à 5 000 FC, coûte aujourd’hui 15 000 FC.

Aux ports comme au marché à l'intérieur de la ville, les raisons évoquées sont diverses : la rareté du produit, la tracasserie et la distance séparant le lieu de pêche des centres de commercialisation.

« Les poissons, le piment, la chikwangue, leurs prix varient selon l'offre sur le marché. Quand il y a rareté, il y a toujours une hausse des prix. S’il y en a en abondance, le poisson que nous vendons maintenant à 5 000 FC peut être vendu même à 2 000 FC. Parfois, on le donne même à crédit. Les gens qui les amènent à Inongo nous les vendent parfois à 3 000 FC, et moi, je dois les revendre à 3 500 FC ? C’est impossible. C’est ce qui explique la hausse des prix », a déclaré une vendeuse au port d’Inongo.

Le gouvernement provincial dit avoir dépêché une commission pour suivre la structure des prix sur le marché. Le ministre provincial de pêche explique la situation notamment par la rareté. Pascal Ndondo parle aussi de la multiplicité des marchés de transit entre le lieu de pêche et Inongo comme facteur influençant les prix.

« Nous sommes en train de combattre ces marchés de transit. Le pêcheur amène les poissons, quelqu’un les prend à la baleinière et les revend à un autre pour le marché, c’est ce qui fait accroître les prix. Il y a toute une commission qui passe sur les marchés pour faire respecter la structure des prix », a indiqué Pascal Ndondo.

À Inongo, pratiquer la pêche est devenu un geste honteux et moins valeureux pour les anciens pêcheurs. Les jeunes, eux, sont de plus en plus attirés par la fonction publique. Le gouvernement provincial, qui s’est notamment assigné pour mission de lutter contre l’insuffisance alimentaire, promet de tout mettre en œuvre pour raviver la culture de la pêche chez les habitants.

« Pour la pêche, en tout cas ici, les gens ne s’y adonnent pas. Que ce soit même l’agriculture. Nous avons même organisé des jeunes en structures pour leur donner des intrants agricoles. Nous ferons de même pour la pêche dès qu’il y aura des intrants », a-t-il ajouté.

Inongo est l’unique ville de la province de Mai-Ndombe, située au bord du lac Mai-Ndombe. Ce dernier a une superficie d’environ 2 330 km² et est l’un des lacs les plus importants de la RDC.

Jonathan Mesa