La ville de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, continue de s’enliser dans une spirale de violence. Dans la nuit du dimanche 13 au lundi 14 avril, un drame a secoué le quartier Majengo, un père de famille, ses deux fils et son épouse ont été attaqués par des hommes armés non identifiés.
Selon les témoignages recueillis par ACTUALITE.CD, les assaillants ont pénétré dans leur domicile peu avant minuit. La victime principale, connue comme propriétaire d'une auto-école dans le quartier Virunga et chauffeur du médecin directeur de la zone de santé de Karisimbi, a été abattue sur place, tout comme ses deux enfants. Sa femme a été grièvement blessée par balles et admise en soins intensifs.
« Ils avaient déjà été ciblés il y a une semaine. Des voleurs étaient venus, ils avaient emporté des biens. Cette fois, ils sont revenus et ont tiré sans pitié », confie un membre de la famille encore sous le choc.
Le même soir, la violence s’est propagée à d'autres coins de la ville. À Ndosho, des hommes armés ont investi plusieurs maisons, dérobant des téléphones et de l’argent. Un père de famille a été grièvement blessé par balle et conduit d’urgence dans une structure sanitaire.
À Katoyi, vers 20h00, une boutique a été la cible d’une attaque : argent, téléphones et biens divers emportés, ainsi que la moto du propriétaire. À Kyeshero, non loin de la Maison Orange, plusieurs foyers ont été cambriolés, selon des habitants.
Ce nouvel épisode tragique intervient dans un contexte déjà alarmant. Le week-end dernier, le gouvernement congolais a rapporté un bilan de 52 morts à Goma et ses environs, en l’espace de 48 heures (vendredi 11 au samedi 12 avril), dans une série d’attaques coordonnées.
Parmi les victimes figure un patient abattu dans son lit à l’hôpital de Kyeshero.
Dans un communiqué officiel signé par le Vice-Premier Ministre en charge de l’Intérieur et de la Sécurité, Jacquemin Shabani Lukoo Bihango, le gouvernement a pointé du doigt des supplétifs du M23/AFC, accusés de vouloir semer la terreur en milieux urbains. Kinshasa évoque également l’implication de soutiens extérieurs dans cette flambée de violences.
Josué MUTANAVA, à Goma