Lors de son intervention au conseil de sécurité, la représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU en RDC et cheffe de la Monusco, Bintou Keita, a rappelé l’urgente nécessité, dit-elle, de rouvrir ces deux espaces qui « constituent le bout de sauvetage pour les humanitaires et un élément clé de la rotation des contingents de la Monusco ».
S’exprimant sur la situation de terrain dans l’Est de la RDC, elle a déclaré reconnaître que le cessez-le-feu immédiat et sans conditionnel appelé de ses vœux notamment par la SADC, l’Union africaine (UA), la résolution 2773 du conseil de sécurité et plus récemment sous l’égide du Qatar « n’a pas encore pris forme » et ce, en dépit, dit-elle, de tous les efforts déployés au niveau, tant régional qu’international.
Nomination d’un médiateur au sein de l’UA
Félicitant les efforts du président angolais et de l’UA, Joao Lourenço, dans la résolution de cette crise sécuritaire, Bintou Keita encourage « la rapide nomination d’un médiateur de l’Union africaine qui pourra mener le groupe de facilitateurs désignés dans le cadre du sommet conjoint EAC-SADC afin de coordonner, d’unifier les initiatives de médiation en se fondant sur les processus de Luanda et de Nairobi ».
Elle encourage aussi toutes les parties à reprendre le dialogue dans le cadre des processus de paix régionaux et appelle à garantir la participation de la femme car souligne-t-elle, « une paix durable dans l’est de la RDC ne sera possible que par une solution politique ».
« La Monusco est toute disposée à appuyer l’application de la résolution 2773. Je demande au conseil de prendre des mesures concrètes contre les responsables de graves violations des droits humains et pour complicité dans ces violations. Une paix durable dans l’est de la RDC ne sera possible que par une solution politique », a poursuivi Bintou Keita.
Les déclarations de la cheffe de la Monusco interviennent alors que la situation sécuritaire continue de se détériorer sur le terrain en dépit de l’adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 2773 le 21 février, et de la mise en place d’une commission d’enquête indépendante sur les violations graves des droits humains commises depuis janvier 2022.